Le sport peut-il faciliter l’intégration sociale des réfugiés ? Oui. À Borlänge, en Suède, l’équipe somalienne de bandy en est un remarquable exemple. Le bandy est une forme de hockey sur glace à grande échelle très populaire dans les pays nordiques. L’équipe a été mise sur pied par un entrepreneur local de Borlänge, ville de 41 000 habitants, dont 3 000 réfugiés somaliens. Cet entrepreneur voulait faire quelque chose pour favoriser une véritable rencontre entre Somaliens et Suédois. Il a inscrit l’équipe auprès de la Fédération internationale de bandy après approbation du gouvernement et du comité olympique de Somalie. L’équipe somalienne de bandy a participé au championnat du monde 2014 qui s’est déroulé en Russie.
C’était la première fois qu’une équipe de Somalie prenait part à un championnat du monde de sport. Étonnamment, la Somalie était officiellement représentée par de jeunes hommes qui avaient fui leur pays pour demander l’asile à l’étranger. Indifféremment des résultats du championnat du monde, la seule participation d’une équipe de Somaliens a fait l’objet d’une couverture médiatique dans le monde entier et suscité une immense fierté parmi les joueurs de bandy eux-mêmes, mais aussi au sein de la communauté somalienne et de la population de Borlänge en général.
Les rapports et les sentiments entre réfugiés somaliens et population locale se sont considérablement améliorés. Les joueurs de bandy ont appris le suédois en très peu de temps et, de ce fait, obtenu de bien meilleurs résultats scolaires. Certains joueurs ont été recrutés par des sociétés locales. Cette expérience unique montre à quel point des objectifs et des récompenses de haut niveau peuvent motiver des réfugiés, ainsi que les aider à retrouver confiance et à obtenir une reconnaissance sociale. Cela illustre aussi en quoi l’intégration sociale est très souvent un pré-requis à l’entrée sur le marché du travail local.