Le programme d’accueil de Copenhague vise à faciliter les rencontres entre les immigrés de fraîche date et les Copenhagois portant volontaires pour les héberger. Il est coordonné par le Service municipal pour l’intégration et la langue, lequel est chargé d’appliquer la loi sur l’intégration dans la commune de Copenhague.
Le programme est mis en œuvre en étroite collaboration avec deux organisations locales. Le Conseil danois pour les réfugiés propose des activités sociales aux habitants nouvellement arrivés, dont des cours de conversation en danois, et leur fournit des informations sur la localité, les activités culturelles – dont celles menées par des associations locales. De son côté, l’association « Foreningen Nydansker » aide les habitants nouvellement installés à s’intégrer dans le système d’enseignement et le marché du travail locaux.
Kari Mørkøre-Yde, coordinatrice du programme d’accueil, en a expliqué les résultats escomptés : le programme devrait renforcer la compréhension, la prise de conscience et la tolérance parmi les habitants de Copenhague et, en facilitant l’installation des étrangers, il devrait faire de la ville un lieu plus accueillant et plus facile à vivre pour tous. Elle a également souligné l’importance du programme d’accueil pour faciliter le processus d’intégration, pour prévenir la discrimination et pour encourager l’inclusion de nouveaux citoyens.
Le programme a suscité un immense intérêt chez les nouveaux venus titulaires de différents permis, dont les réfugiés, les bénéficiaires du regroupement familial, les citoyens de l’Union européenne, les détenteurs d’une carte verte et les étudiants. Les habitants nouvellement installés sont unanimes : le programme offre de nombreux avantages, depuis la possibilité de se faire de nouveaux amis jusqu’à celles de rencontrer des personnes exerçant la même profession, d’en savoir davantage sur les services publics et d’entrer sur le marché du travail. Écoutons l’un de ces nouveaux arrivants : « J’ai eu la chance de rencontrer une personne danoise du même secteur professionnel que moi et j’ai appris beaucoup de choses sur le système danois ». Au sujet des avantages qu’elle avait retirés de sa participation, une autre personne a déclaré : « Je me suis fait des amis et j’ai trouvé un travail bénévole ». Pour les personnes désireuses de participer au programme, la principale difficulté était de se ménager du temps. Selon l’un des participants : « Le manque de temps a posé problème car je suivais des cours le matin et, ensuite, j’allais travailler… Mais nous avons réussi à trouver du temps pour nous rencontrer le week-end ou le soir ».
Kari Mørkøre-Yde explique le succès du programme d’accueil : « Il est tout simplement dû à une coopération étroite entre la municipalité et les organisations de la société civile, mais aussi à un large groupe cible et à des contacts personnels ». Le programme a également bénéficié d’un cadre juridique solide : la loi danoise sur l’intégration. En quelques mots, disons que cette loi permet à des individus et à des résidents de Copenhague de faire office d’hôtes pour les populations nouvellement arrivées, et de se faire rembourser les petites dépenses occasionnées par cette activité d’accueil.
Concernant les perspectives d’avenir : « Il est important que ce programme reste une collaboration entre la municipalité, les associations et la société civile, car son succès dépend avant tout de la possibilité d’établir des contacts par l’intermédiaire de la municipalité, d’amener les professionnels à travailler avec des bénévoles dans les ONG et d’associer les personnes de la société civile animées de sentiments altruistes ».
Le programme d’accueil de Copenhague ne se borne pas à offrir une « cérémonie d’accueil » symbolique aux nouveaux habitants. Il contribue à promouvoir les relations sociales, le dialogue, la tolérance et le respect dans un esprit d’égalité entre tous les habitants de la ville. Il assure aussi que les habitants nouvellement arrivés dans la ville peuvent se familiariser avec les services municipaux, le marché du travail et les systèmes éducatifs. À notre avis, il peut être considéré comme un exemple de bonne pratique en matière de politique interculturelle susceptible d’inciter d’autres villes européennes à déployer de pareilles initiatives.