Capitale de la Grèce occidentale, Patras est également le port principal desservant les îles ioniennes et l’Italie.

Fondée au 3ème millénaire avant JC, Patras prospère pendant les périodes mycéenne et surtout romaine jusqu’au 9ème siècle après JC. A partir du 13ème siècle, elle passe successivement aux mains des Francs, des Byzantins, des Vénitiens et des Turcs.

Après sa libération des Turcs en 1821, Patras se développe rapidement grâce à ses activités portuaires et commerciales. De magnifiques monuments néoclassiques embellissent la ville dont toutes les rues aboutissent à la mer n’imposant ainsi aucune limite à sa force vivifiante. La vie artistique et spirituelle y est très intense. Avec le développement de l’industrie lourde, la population se met à augmenter. Aujourd’hui, Patras est une des villes grecques les plus représentatives, son port jouant le même rôle important qu’au cours des siècles.

Diversité de la population
Patras est une ville de Grèce. Sa population est de 222 460 habitants. Le groupe majoritaire représente 90% des habitants de la ville. La composition ethnique de la population étrangère dans l'ordre décroissant comprend: 64.91% d'Albanais; 6,53% de Bulgares; 4,52% de Roumanie; et 3,17% de Pakistanais. 65% de la population totale de la ville est né à l'étranger.
Profil et activités
Bonnes pratiques

Retour Renforcer la compétence interculturelle des enseignants

Une intervention de recherche-action dans le système éducatif grec au moyen de la méthodologie de communication pour l’intégration

Les enseignants sont considérés comme des agents dynamiques du changement, qui éduquent l’apprenant global et contribuent à édifier une société inclusive. Or, le plus souvent, les enseignants sont des professionnels monolingues, nés dans le pays où ils travaillent, qui se retrouvent face à des élèves d’origines ethniques de plus en plus diverses. En Grèce, le personnel enseignant se montre généralement peu enclin à acquérir de nouvelles langues et des compétences interculturelles.

L’université de Patras, en partenariat avec la municipalité, a décidé de pallier cette lacune par un programme de formation, inspiré de son appartenance au réseau C4i (Communication pour l’intégration). Il s’est avéré que les principes et la méthodologie C4I, complétés par une intervention de recherche-action et des activités d’ingénierie pédagogique, constituaient un modèle de formation des enseignants fiable et durable à l’université de Patras. L’apprentissage professionnel collaboratif semble être un mode de formation propre à favoriser l’apprentissage interculturel et à démanteler les préjugés car il donne l’occasion de travailler, de dialoguer et de négocier entre pairs, sur la base d’échanges narratifs, du respect et de la compréhension mutuelle.

L’enseignant efficace est censé cultiver la compétence interculturelle de ses élèves, pour leur permettre d’avoir au quotidien des relations interculturelles libérées des stéréotypes, des préjugés et des rumeurs liées à la diversité. À cette fin, l’enseignant doit concevoir des expériences d’apprentissage qui favorisent la communication réciproque et l’action interculturelle collaborative.

Plus précisément, 250 futurs enseignants (étudiants de licence) ont participé (entre mars et juin 2015) à un projet collaboratif de recherche-action dans le cadre de leur formation multiculturelle à l’université de Patras. Il leur a été demandé de concevoir, de mettre en œuvre et d’évaluer une campagne contre la rumeur destinée à combattre les préjugés, les stéréotypes et les attitudes racistes dans le milieu professionnel de leur choix.

Le projet poursuivait un double objectif : d’une part, faire participer les étudiants à des activités d’ingénierie pédagogique destinées à concevoir des dispositifs d’enseignement pour des structures accueillant de jeunes enfants, pour des établissements d’enseignement secondaire et pour des ONG ; d’autre part, amener les étudiants à communiquer activement avec des publics divers et à gérer les différences culturelles en luttant contre les préjugés et les stéréotypes. L’immersion des étudiants dans un contexte interculturel a été considérée comme un moyen efficace de leur apprendre à faire face à la diversité du monde réel.

Le modèle de formation professionnelle reposait sur l’idée qu’un (futur) enseignant sensibilisé à l’inter-culturalité a davantage de chances de devenir a) un citoyen du monde confiant, ayant une compréhension approfondie des différences culturelles et b) un travailleur de la connaissance hautement qualifié, capable de concevoir des scénarios d’apprentissage orientés vers l’inter-culturalité pour s’adapter à la diversité des apprenants.  

Au départ, les étudiants ont suivi une formation pour devenir agents anti-rumeur et ont joué le rôle de concepteurs d’activités d’apprentissage (par l’expérience, par la conceptualisation, par l’analyse et par l’application) fondées sur le cadre épistémologique des processus d’acquisition de connaissances (« knowing processes ») et la multi-modalité.      

La campagne anti-rumeur a été déployée en mai 2015 dans des établissements scolaires, des ONG et autres lieux de travail de la ville de Patras concernés par les questions liées à la diversité et aux migrations. Les futurs enseignants ont constitué des équipes d’apprentissage de 4 ou 5 personnes pour :   

  • identifier les principales rumeurs dans chaque organisation ;        
  • rassembler des données et des arguments pour démanteler les rumeurs ;
  • communiquer avec un large éventail de parties prenantes et de groupes cibles (migrants, réfugiés, parties prenantes, élèves, parents, grand public) ;          
  • créer des réseaux anti-rumeur et former des multiplicateurs ;      
  • concevoir des matériels et des activités de lutte contre la rumeur utilisant différentes modalités (vidéos, annonces à la radio, affiches, orientations politiques, etc.) ;
  • mettre en œuvre des activités anti-rumeur sur le lieu de travail ; 
  • évaluer l’efficacité de leur intervention (tant sur le plan de la conception que des effets sociaux) ;
  • réfléchir (au sein de groupes de discussion) à leur processus d’apprentissage ;      
  • établir un rapport complet sur leur intervention contre la rumeur et présenter leur travail.               

À l’issue du projet, les étudiants ont mesuré leur sensibilité interculturelle selon les cinq dimensions de l’échelle dite « ISS » (Intercultural Sensitivity Scale). En comparant les scores obtenus en début et en fin de formation, l’on constate que, après avoir passé un semestre à s’occuper d’une stratégie de lutte contre la rumeur, les étudiants ont des attitudes plus positives à l’égard de la diversité.

Les étudiants ont présenté ou présenteront leur travail lors de plusieurs manifestations, dont les suivantes :         

  • la fête des enfants organisée par le Département des sciences de l’éducation et de l’éducation préscolaire (DESECE) de l’université de Patras (Patras, mai 2015) ;             
  • la Semaine européenne de la démocratie locale (Delphes, octobre 2015) ;             
  • la grande conférence réunissant l’ensemble des étudiants, des ONG et des établissements scolaires ayant participé à la phase de mise en œuvre (Patras, novembre 2015).   

Voici quelques-unes des suites à donner au projet :

  • Faire de ce projet une composante pratique de l’une des formations proposées par l’université de Patras.
  • Permettre aux étudiants d’être bénévoles ou agents de lutte contre la rumeur dans le réseau local d’ONG.
  • Faire de la notion/stratégie de lutte contre la rumeur un thème de l’apprentissage entre pairs pour les étudiant Erasmus.
  • Établir des accords Erasmus interuniversitaires (en commençant par les universités situées dans des villes du réseau des cités interculturelles) pour promouvoir l’apprentissage interculturel en utilisant la stratégie anti-rumeur.
  • Mettre en place un programme de stages unissant des universités à des ONG et à des établissements scolaires pour concevoir/mettre en œuvre des campagnes anti-rumeur.
  • Créer un certificat dans le cadre de l’apprentissage tout au long de la vie (ou un programme de troisième cycle) pour les agents anti-rumeur, en utilisant des méthodes de formation en ligne.
  • Demander des bourses de recherche pour mettre au point des indicateurs interculturels et les expérimenter dans différentes villes (du réseau des CIC).
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maire

Kostas PELETEDIS