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Le Comité consultatif a rencontré des représentants des minorités nationales d'Ukraine

Des membres du Comité consultatif de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales du Conseil de l'Europe ont rencontré des représentants des minorités nationales et d'autres parties prenantes d'Ukraine et ont fait un rapport au comité lors de leur réunion plénière la semaine dernière. Consterné par l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, qu'il a condamnée dans les termes les plus forts, le Comité consultatif s'efforce de suivre de près son impact sur les personnes appartenant à des minorités nationales. Au milieu des coupures de courant dues aux attaques contre les infrastructures énergétiques, des réunions en ligne ont été organisées avec une trentaine de représentants de minorités ainsi qu'avec des chercheurs, le bureau du médiateur parlementaire et l'agence d'État pour la politique ethnique et la liberté de conscience les 21 et 22 novembre.
La lutte pour la survie et la satisfaction des besoins humanitaires de base ont été mentionnées comme le plus grand défi. Les civils tués et blessés et la destruction d'infrastructures civiles telles que des bâtiments résidentiels, des hôpitaux et des écoles ont affecté tout le monde en Ukraine, et les personnes appartenant à des minorités nationales n'y font pas exception. Parmi les nombreuses minorités nationales présentes dans les régions les plus touchées de l'est et du sud du pays, les Grecs d'Azov ainsi que les peuples autochtones d'Ukraine (Tatars de Crimée, Karaïtes et Krymchaks) ont été mis en avant comme particulièrement menacés, y compris dans les territoires sous occupation temporaire russe. Nombre d'entre eux ont été signalés comme étant touchés en tant que groupes, les personnes qui en font partie vivant désormais pour la plupart à l'étranger et leur patrimoine culturel étant détruit. D'innombrables bâtiments et monuments d'importance culturelle pour les personnes appartenant à des minorités nationales en Ukraine ont été endommagés ou détruits. Il est difficile de maintenir l'enseignement dans et pour les langues minoritaires dans un contexte de bâtiments scolaires détruits, de déplacements internes d'enseignants et d'élèves, de risque constant de bombardements et d'enseignement en ligne interrompu par des coupures de courant. En outre, les personnes appartenant à des minorités nationales font partie des millions de réfugiés ukrainiens qui vivent désormais dans d'autres États. 
Malgré les efforts entrepris par les autorités et le médiateur et les exemples positifs de solidarité, les Roms se trouvent dans une situation extrêmement vulnérable et leur situation déjà précaire en matière d'accès aux services sociaux, au logement et à l'éducation s'est détériorée. Les Roms déplacés ont notamment eu des difficultés à trouver un logement dans d'autres régions du pays. La fermeture des écoles locales et les difficultés d'accès à l'enseignement à distance touchent les Roms de manière disproportionnée, une situation susceptible d'accroître encore les écarts déjà constatés lors de la pandémie de Covid-19. Le manque de fonds publics destinés à améliorer la situation humanitaire des Roms, y compris de la part des donateurs internationaux, a été évoqué.
Les représentants des minorités présents lors des réunions avec les experts indépendants du Comité consultatif ont convenu que l'agression a contribué à unifier davantage la société multiethnique de l'Ukraine. Il a été souligné que des personnes ayant un large éventail d'affiliations ethniques et religieuses combattent dans l'armée ukrainienne ou contribuent d'une autre manière à défendre leur pays contre l'agression. Le Comité consultatif a également été informé des initiatives législatives et politiques en cours concernant les droits des minorités et des populations autochtones et la promotion de la compréhension interculturelle.
Lors de la réunion plénière du Comité consultatif, les membres ont fait part de leur admiration pour la résilience des représentants des minorités nationales avec lesquels ils se sont entretenus, ainsi que des autorités ukrainiennes et du bureau du médiateur dans cette situation désespérée. Ils ont exprimé la nécessité d'impliquer dans les consultations des personnes appartenant à toutes les communautés minoritaires vivant en Ukraine. Ces consultations devraient également s'étendre à l'élaboration des documents juridiques et politiques importants en vue de construire une société post-conflit inclusive. 
Bien que le Comité consultatif ait conclu que le suivi régulier de la mise en œuvre de la Convention-cadre par l'Ukraine n'est pas possible en temps de guerre totale, il a convenu de continuer à suivre la situation de près.
 

16/12/2022
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Secrétariat de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales

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