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Ministers,
Distinguished guests,
Ladies and gentlemen,
It is a great pleasure to open this topical conference.
You are here to discuss the new challenges that digital technology and artificial intelligence pose for justice on our continent.
But it is important to recognise that we are not starting from nothing.
Since the early 2000s, the Council of Europe has been helping member states to make efficient use of information technology in their justice systems:
Widening access to justice through the better use of information and online procedures;
Enhancing communication between courts, legal professionals and others by use of the internet and email systems;
And by improving the administration of courts and cases by better access to judicial statistics, electronic case management systems and other innovations.
In sum, this has resulted in faster, more efficient and more transparent justice: all of which are welcome.
This trend towards digitalisation has accelerated as a consequence of covid-19 and the need to move to more remote and electronic working methods.
And it will surely continue.
But as yet there is relatively little use of artificial technology in the profession.
As we enter an era that will be marked by AI’s rapid expansion, this will change.
For example, smart contracts will multiply, and complex technological systems will be available to assist judicial decision-making – and indeed to automate it.
And there will certainly be new ways to obtain, process and deploy digital evidence.
This too can lead to better outcomes, in the interest of justice and of citizens.
So, change should not be feared – but it must be managed.
Because whether we speak about algorithms, blockchains or predictive technology –
Or simply the further use of more familiar technology:
Hearings by videoconference, online dispute resolution, or the use of open data –
We must ensure that the development of technology enhances human rights, democracy and the rule of law – the common standards to which Council of Europe member states have committed – rather than undermining them.
My recent Strategic Framework for the Council of Europe – endorsed at our Hamburg Ministerial Session last May – is crystal clear on this.
The first priority is the implementation of the European Convention on Human Rights – a legal requirement of all 47 governments.
This sits alongside other priorities that include maintaining the independence, efficiency and resilience of their justice systems –
And addressing the challenges that AI and digital transformation poses to our values per se.
So, how should this be done?
How, for example, can we ensure that electronic tools and mechanisms meet the standards required by Articles 6 and 13 of the European Convention –
And offer an adequate level of cybersecurity?
Ensuring the rights of access to a judge and judicial oversight, to individualised court rulings and to a fair trial, and the confidentiality of investigations.
How can we guide technology so that it upholds European standards on transparency and comprehensible court rulings?
That it enhances the independence of judges in every stage of the procedure?
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Là non plus, nous ne partons pas de rien.
Le Conseil de l’Europe a mis en place toute une série d’outils et d’instruments qu’il s’agit de faire appliquer.
Je pense par exemple aux Lignes directrices du Comité des Ministres sur les preuves électroniques dans les procédures civiles et administratives ou à la Charte éthique européenne d’utilisation de l'intelligence artificielle dans les systèmes judiciaires élaborée par la Commission européenne pour l’efficacité de la justice – la CEPEJ.
Cette Charte préconise le respect des principes essentiels suivants lors de la conception et de l’utilisation d’outils reposant sur l’intelligence artificielle :
- le respect des droits fondamentaux,
- la non-discrimination,
- la qualité et la sécurité des données,
- la transparence, la neutralité et l’intégrité intellectuelle,
- et la maîtrise par les utilisateurs.
Il est important de faire connaître ces normes et de les promouvoir.
Nous en contrôlerons le respect au fil de l’évolution technologique, tout en veillant à la nécessaire cohérence de notre action avec les travaux d’autres organisations internationales.
Le prochain programme de travail quadriennal de la CEPEJ sera d’ailleurs largement axé sur la transformation numérique, avec l’élaboration de lignes directrices pour l’application de sa Charte éthique, et la mise en place d’une assistance pour les États et les tribunaux qui adoptent des outils numériques introduisant une dimension collaborative dans les procédures judiciaires.
Il est aussi à noter que notre Comité ad hoc sur l’intelligence artificielle, le CAHAI, présentera en décembre des propositions en vue du développement d’un cadre juridique général pour la conception, le développement et l’application d’outils utilisant l’intelligence artificielle, qui s’appliquera à tous les aspects de la vie, y compris au système judiciaire.
J’attends avec intérêt ses propositions, que le Comité des Ministres examinera pour décider des suites à leur donner.
D’ici quelques semaines, il devrait aussi adopter le Deuxième Protocole additionnel à la convention de Budapest sur la cybercriminalité, relatif au renforcement de la coopération et de la divulgation de preuves électroniques.
Ce protocole améliorera l’efficacité des enquêtes et fera ainsi pénétrer beaucoup plus largement l’État de droit dans le cyberespace.
Cela dit, notre action est-elle suffisante ?
Les États membres connaissent-ils les normes et outils dont nous disposons actuellement ?
Se sentent-ils, vous sentez-vous, en mesure d’en faire le meilleur usage ?
Devrions-nous faire plus ? Et dans ce cas, quoi ?
Vos expériences sont probablement très différentes, mais vous êtes tous aux prises avec les mêmes questions et difficultés –
Et la révolution technologique en cours pose des questions communes, et je suis convaincue que nous devons chercher à y apporter des réponses collectives.
Je remercie la présidence hongroise du Comité des Ministres d’avoir organisé cette conférence, avec le soutien de l’Organisation.
Elle permettra aux gouvernements européens d’avancer ensemble sur ces questions.
J’attends avec intérêt de connaître vos positions.
Je vous remercie.