Articles d'opinion 2009
Le mois dernier, en Chine, le Président Barack Obama a déclaré que les critiques émises sur l'internet avaient fait de lui un meilleur président. Incontestablement, l'internet rend nos dirigeants plus responsables et leurs actions plus transparentes que jamais.
En Finlande, une nouvelle loi donne aux citoyens un droit d'accès large bande à l'internet et les discussions de l'Union européenne sur le « paquet Télécom » ont abouti à une décision selon laquelle, si c'est nécessaire et proportionné, l'accès d'un utilisateur à l'internet peut être restreint mais uniquement au terme d'une procédure régulière et impartiale, respectant le droit à l'examen de sa cause et à un contrôle judiciaire.
Qu'est-ce que cela signifie ? L'internet, qui compte plus d'1,6 milliard d'utilisateurs dans le monde, est devenu important, sinon essentiel, pour la vie quotidienne. Il a révolutionné la façon dont nous établissons des liens les uns avec les autres par-delà les frontières spatiotemporelles et les différences de culture et d'expérience. En ligne, nous partageons des idées, nous développons nos connaissances et notre compréhension du monde et d'autrui, nous battons en brèche les idées reçues et nous créons des réseaux propices à des changements positifs. C'est grâce, en grande partie, au secteur privé qui a eu la perspicacité et le courage d'investir dans le développement de techniques et de services novateurs, dont beaucoup sont gratuits.
L'accès à l'internet n'est plus un luxe mais une nécessité. Il peut conférer une autonomie accrue aux personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. C'est un instrument de démocratie qui peut faire pièce aux gouvernements autoritaires. A l'heure actuelle, des millions d'entre nous s'attendent légitimement à ce que les services d'internet soient accessibles, abordables, sûrs, fiables et permanents.
Pour la jeune génération, l'internet est avant tout leur chance. Il constitue, tout au long de leur croissance, leur principale source de liberté et d'information. Il ne doit pas être présenté comme un lieu sombre où se tapissent des dangers qui appellent la circonspection.
Au moment même où nous empruntons la voie de l'internet, nous laissons, à notre insu, des traces de données personnelles que les autres peuvent voir et utiliser. Lorsque nous cliquons pour accepter les conditions d'utilisation des services d'internet, nous sommes souvent obligés de fournir des informations personnelles sans savoir ce qu'il adviendra de ces informations. La solution passera-t-elle par l'adoption de lois mondiales sur la protection des données personnelles ou par la mise en place d'un gros bouton rouge « supprimer » sur les services d'internet ? Cela reste à voir. Au minimum, nos enfants, en tant que natifs numériques, devraient être capables de supprimer leurs traces. Après tout, les enfants ont droit à une enfance tout comme nous, migrants numériques, en avons eu une avant l'internet.
Forts des 60 ans d'expérience du Conseil de l'Europe et des milliers d'arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme, les 47 Etats membres de l'Organisation jouent un rôle essentiel dans la préservation notamment de notre liberté d'expression et de notre droit à la confidentialité des données nous concernant, y compris sur l'internet. Avec le concours des gouvernements et du secteur privé, le Conseil de l'Europe élabore la politique relative à l'internet en Europe et au-delà, établissant des critères et des points de référence.
Soyons clairs. La liberté d'expression n'est pas un droit absolu ; elle doit être contrebalancée par d'autres droits. C'est ainsi que nous voyons les choses en Europe. La liberté est indissociable de la responsabilité. Cette approche couvre l'examen des responsabilités que doivent assumer les entreprises prestataires de services et de technologies qui pénètrent et dominent le marché à un point tel qu'il n'y a naturellement pas d'autre option.
La Convention européenne des droits de l'homme protège l'individu contre les abus de pouvoir des Etats. A l'ère de l'internet, les gouvernements et le secteur privé doivent coopérer pour s'assurer que les individus sont aussi protégés dans le cyberespace des abus que pourraient commettre des acteurs étatiques ou non étatiques.
Qu'en est-il, par conséquent, de la gestion des ressources indispensables au fonctionnement de l'internet ? Que se passe-t-il, par exemple, si un gouvernement ou une puissante entreprise décide de bloquer, ralentir ou contrecarrer de toute autre manière l'accès d'un autre pays à l'internet ? Les discussions sur l'internationalisation de la société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur internet (ICANN) vont dans la bonne direction. Cependant, cette question demande encore à être creusée.
Seule la coopération entre les entreprises, la communauté internationale, les organisations multinationales et internationales et les Etats pris individuellement permettra de garantir une responsabilité effective, la liberté et la protection de nos droits lorsque nous nous connectons à l'internet. Après tout, n'oublions pas que l'internet, notre internet, est créé par le peuple, pour le peuple et avec le peuple.
25 Juillet 2019
Lettre au Secrétaire d'État aux Affaires étrangères et du Commonwealth et premier secrétaire d'État du Royaume-Uni, The Rt Hon Dominic Raab MP
25 Juillet 2019
Lettre au Ministre des Affaires étrangères de la République Tunisienne, Khemaies Jhinaoui
24 Juillet 2019
Lettre au Premier Ministre du Royaume-Uni, The Rt Hon Boris Johnson MP