Sport inclusif
Depuis sa création en 2007, la promotion de la diversité est une priorité constante de l’Accord Partiel élargi sur le Sport APES, étant donné que le principe de diversité constitue une valeur importante et l’un des fondements de l’ensemble du travail du Conseil de l’Europe. Les droits et libertés de tous les citoyens des États membres du Conseil de l’Europe ainsi que l’interdiction de la discrimination sont consacrés par la Convention européenne des droits de l’homme, qui sert de référence au cadre normatif du Conseil de l’Europe dans le domaine du sport. L’APES a déjà traité, grâce à différents projets et évènements, des thèmes d’actualité sur le sport en lien avec le genre, la race, l’appartenance ethnique, les capacités physiques et intellectuelles, l’orientation sexuelle, les migrations, les prisons ainsi que de nombreux autres sujets.

Les migrants et leur intégration par le sport

Dans le contexte de l’une des plus importantes crises migratoires, le Conseil de l’Europe a un rôle particulièrement important à jouer. Le sport étant communément considéré comme un outil précieux pour l’intégration des migrants, l’APES a organisé une Conférence annuelle à Vienne en juin 2016 sur cette question.
Suite à cela, il a mis en place une plate-forme interactive à destination des acteurs qui travaillent dans ce domaine et de tout professionnel et bénévole ainsi que des organisations à la recherche d’information sur le sujet et souhaitant échanger leurs pratiques et idées.
Cette plate-forme en ligne offre à la fois un répertoire des actions et projets dans le domaine de l’intégration des migrants par le sport, un index des porteurs de projet et un forum (avec accès restreint).
Afin de faire vivre cet outil et alimenter le réseau en cours de constitution, les porteurs de projets sont invités à remplir le formulaire proposé en anglais ou en français pour présenter leur travail et à diffuser largement cette information.
L'APES est également un partenaire de diffusion dans le projet Aspire, mis en place par l’ENGSO.

Égalité femmes-hommes

Malgré les progrès accomplis et l’existence de normes à l’échelon national, régional et international consacrant le principe d’égalité entre les femmes et les hommes et le droit de toute personne de participer aux activités sportives, il existe toujours un fossé entre les normes et la pratique, et les discriminations à l’égard des femmes et des filles, notamment celles qui appartiennent à des groupes défavorisés restent patentes
Des inégalités persistent encore aujourd’hui dans le sport, couvrant des domaines aussi variés que l’accès à la pratique, à l’éducation et aux activités physiques ; la participation aux instances dirigeantes et l’exercice des fonctions de décision ; l’accès à des ressources, à une rémunération, à des incitations financières et à des installations sportives ; la représentation médiatique des athlètes femmes et du sport féminin, la violence fondée sur le genre, dont le harcèlement et l’abus, etc.
Depuis de nombreuses années, l’Accord Partiel Élargi sur le Sport (APES) du Conseil de l’Europe a investi cette problématique dans l’optique de parvenir à une égalité de facto entre les femmes et les hommes dans le sport. Il a débuté ses activités sur ce sujet par une conférence annuelle, qui s’est tenue les 15 et 18 septembre 2011 à Londres.
Parmi ses réalisations les plus importantes, il faut souligner :
Le manuel de bonnes pratiques « Egalité homme-femme dans le sport. L’accès des filles et des femmes aux pratiques sportives »
La première partie de ce manuel présente la situation actuelle de la participation des filles et des femmes aux pratiques sportives en Europe : leur accès, leurs obstacles et leurs activités. Dans une deuxième partie sont rassemblées des bonnes pratiques et des expériences concluantes observées à travers l’Europe. Quant à la dernière partie, elle propose un ensemble de recommandations, issues de l’analyse des bonnes pratiques, qui ont pour but d’aider les praticiens et les responsables politiques à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport.
La recommandation du Comité des ministres aux États membres sur l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport (CM/Rec(2015)2)
Cette recommandation part du principe que, pour remédier au caractère structurel de l’inégalité entre les femmes et les hommes dans le sport, il est nécessaire d’adopter non seulement des mesures positives mais également une stratégie d’approche intégrée de l’égalité impliquant l’ensemble des institutions et des acteurs concernés dans sa mise en œuvre. Elle encourage ainsi les États membres à réviser leur législation afin d’inclure l’approche intégrée de l’égalité dans les politiques et programmes publics de sport et d’éducation physique.
Un séminaire sur la mise en œuvre de l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport (co-organisé par l’APES et European Women and Sport (EWS)) s’est tenu le 17 novembre 2015
Les représentant(e)s des autorités publiques et organisations sportives présent(e)s à ce séminaire ont pu bénéficier de conseils pratiques pour mettre en œuvre des politiques d’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport.
Deux projets joints (Union européenne / Conseil de l’Europe) « Mixité dans le sport. Outils de mise en œuvre de l’égalité de genre » (2016) et « TOUS ENSEMBLE - Vers une parité des genres dans le sport » (2018-2019)
Le projet joint « Mixité dans le sport » mis en œuvre en collaboration avec un ensemble de partenaires (Ministères en charge du sport, organisations sportives, agences de l’Union européenne, réseaux, etc.) avait pour objectif d’identifier et de tester des indicateurs communs pour mesurer l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport. Différentes dimensions ont été étudiées : l’accès aux postes à responsabilité, l’entraînement, la pratique d’une activité sportive (du sport de masse au sport d’élite), la représentation médiatique des athlètes femmes et du sport féminin, ainsi que la violence fondée sur le genre. Une campagne de collecte de données pilote a été menée en Espagne, Finlande, France et Roumanie afin de recueillir les premières informations sur l’égalité de genre dans le sport en Europe basées sur une méthodologie commune.
Le deuxième projet « TOUS ENSEMBLE - Vers une parité des genres dans le sport », lancé le 1er mars 2018 pour une durée de 20 mois, a pour objectif de mener une vaste campagne de collecte de données sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans le sport, basée sur une série d'indicateurs couvrant cinq domaines stratégiques (accès aux postes à responsabilité, entrainement, participation, médias / communication et violence fondée sur le genre). Des outils concrets pour aider les autorités publiques et les organisations sportives à élaborer des politiques et des actions stratégiques visant à lutter contre les inégalités, ainsi que pour adopter une approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport seront également produits. Dix-huit pays ont participé au processus de collecte de données et les résultats sont disponibles ici.
Lien vers le site du Conseil de l'Europe sur l'égalité de genre
Conférence: Rompre le cycle de l'inégalité dans le sport (Zagreb, le 25 octobre 2018)
Une conférence intitulée « Rompre le cycle de l’inégalité dans le sport – en améliorant l’égalité des genres dans les fonctions décisionnaires et la prévention des violences à l’encontre des femmes » s'est tenue le 25 octobre 2018, organisée par l’Accord Partiel Elargi sur le Sport, sous la Présidence croate du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe. La conférence interrogeait les résultats de la recherche, et discutait des solutions politiques permettant d’améliorer l’accès des femmes aux postes à responsabilité et d’éliminer toute forme de violence dans le sport.

Handisport

Depuis les années 1960, le Conseil de l’Europe élabore des recommandations et des résolutions visant à garantir la pleine participation des personnes handicapées à la vie sociale et sportive.
Le défi est considérable : il s’agit de permettre à chacun, tant aux personnes valides qu’aux personnes handicapées, de bénéficier des avantages que procure la pratique du sport. Pour les personnes atteintes de handicaps moteur, intellectuel, mental ou sensoriel, la pratique du sport ne vise pas seulement à atteindre les objectifs thérapeutiques et médicaux généralement envisagés dans les traitements, mais s’étend aussi aux aspects sociaux et éducationnels.
En 2011, l’APES s’est intéressé particulièrement à ce thème lors du colloque régional organisé les 17 et 18 janvier 2011 à Varsovie en collaboration avec le ministère des Sports et du Tourisme polonais et avec le Comité paralympique européen, intitulé « Handisport, moyen efficace pour lutter contre la discrimination et promouvoir l’inclusion sociale ».
L’APES a poursuivi ses activités relatives au handisport en soutenant des événements de formation et de sensibilisation (et plus particulièrement, un projet avec le CAFE, qui a organisé des séminaires de formation pour que des commentaires audio-descriptifs soient mis à disposition des supporteurs aveugles et malvoyants pour chaque match de l’Euro 2012 dans les huit stades de compétition).
Dans sa collection de manuels de bonnes pratiques, l’APES a notamment publié un manuel sur le handisport en Europe.
Lutter contre l’homophobie dans le sport
La lutte contre l’homophobie est de la responsabilité de chacun. Au Conseil de l’Europe, cette action poursuit un double objectif : d’une part, promouvoir et assurer le respect des droits de l’homme et de la dignité de chaque individu, y compris des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) et d’autre part, combattre la discrimination et la violence contre ces personnes.
La violence et la discrimination contre les personnes LGBT n’ont pas leur place dans le sport en Europe. Conformément aux normes européennes relatives au sport adoptées au sein du Conseil de l’Europe (la Charte européenne du sport, révisée en 2011, et le Code d’éthique sportive, révisé en 2010), aucune discrimination ne sera tolérée au sein des activités sportives ni dans l’accès aux infrastructures sportives. Ces textes, en reconnaissant le droit de chacun à participer au sport, sont conformes à l’approche universaliste.
En 2012, l’APES a choisi la lutte contre l’homophobie dans le sport parmi les thèmes relatifs à la promotion de la diversité et a coorganisé la conférence d’Utrecht (Pays-Bas) intitulée « Unis contre l’homophobie dans le sport : la contribution des responsables politiques, des chercheurs et du mouvement sportif », avec le soutien de la Fédération sportive européenne gaie et lesbienne (EGLSF). Le but de cette conférence était de faire le point sur la situation générale en ce qui concerne l’homophobie et la transphobie dans et par le sport, d’observer les activités et les projets menés par les différentes parties et d’examiner leurs résultats, en particulier sur les jeunes.
Pour assurer le suivi fructueux de cette conférence, l’APES a publié un manuel de bonnes pratiques contenant des exemples pratiques et concrets de projets qui montrent l’engagement des États membres du Conseil de l’Europe dans leur lutte contre l’homophobie dans le sport, et dont l’ambition est d’inspirer d’autres acteurs à faire de même

Enseignement de l’éducation physique

L’éducation physique et le sport sont des outils importants pour élever les générations futures dans l’esprit des valeurs fondamentales promues par le Conseil de l’Europe, qui comprennent notamment la démocratie, les droits de l’homme et le respect des règles.
La participation à l’éducation physique et au sport n’induit pas nécessairement en soi un développement éthique chez les enfants et les jeunes. Les professeurs d’éducation physique et les entraîneurs sportifs doivent structurer les jeux et autres activités qu’ils proposent aux jeunes de sorte à rendre explicite la dimension éthique du sport. En partenariat avec le Programme Pestalozzi du Conseil de l'Europe, 20 outils de formation ont été élaborés dans le but de promouvoir les valeurs du Conseil de l’Europe dans le sport et l’éducation physique.
Pour assurer le suivi de ces outils de formation, l’APES a organisé sa conférence annuelle de 2015 sur le thème « Tolérance et Diversité par le biais de l’éducation physique et du sport », tenue les 19 et 20 novembre 2015 à Bled, en Slovénie.
En 2016, l’APES a demandé l’élaboration d’un projet de manuel de bonnes pratiques sur les approches inclusives et innovatrices de l’éducation physique, qui synthétisera le travail réalisé à la suite des unités de formation Pestalozzi et apportera des recommandations sur la manière dont l’enseignement de l’éducation physique peut favoriser le transfert des compétences acquises à la vie quotidienne, participant ainsi aux activités civiques susceptibles de favoriser un changement social. La publication du manuel en français est prévue pour mi-2018.
Lien vers les 20 outils de formation élaborés par le Programme Pestalozzi

Sport et prisons en Europe

Parmi les activités qu’il met en œuvre pour promouvoir la diversité dans et par le sport, l’APES a décidé de concentrer ses actions en 2014 sur le rôle du sport dans les prisons.
Afin de préparer le terrain pour la conférence annuelle de 2014 sur ce sujet, il a tout d’abord organisé un séminaire d’experts le 5 mars 2013, en collaboration avec le Conseil de coopération pénologique (PC-CP) et sous la présidence andorrane du Comité des Ministres, afin de rassembler des experts provenant à la fois des autorités pénitentiaires et sportives en Europe.
Documentaire d’accès libre (réalisé dans le cadre du projet « Prisonniers en action »)
L’année suivante, la conférence annuelle de l’APES s’est tenue au siège du Comité national olympique et sportif à Paris, et divers exemples de bonnes pratiques ont été présentés au cours des deux journées.
Rapport final (disponible uniquement en anglais)
Ensuite, l’APES a publié un document contenant l’analyse des résultats d’un questionnaire et les bonnes pratiques identifiées au cours de la conférence ; ce document visait à fournir aux États membres du Conseil de l’Europe un ensemble de critères qui leur permettrait d’évaluer, d’analyser et de planifier des projets sportifs (existants ou à venir) dans les prisons, ainsi que de présenter une série d’exemples de bonnes pratiques pour l’illustrer.
Publication « Sports et prisons en Europe »