Demandé par : Monténégro, Ministre de la Justice
Mesures recommandées : La Commission de Venise se félicite des amendements apportés au projet de loi. Elle réitère également son évaluation globalement positive du projet de loi, tout en notant que certaines de ses recommandations antérieures n'ont pas encore été reflétées dans le projet de loi. La Commission note, en particulier, qu'un certain nombre de recommandations ont été suivies : l'introduction de l'incompatibilité de l'appartenance au Conseil judiciaire uniquement pour les personnes qui sont des hauts responsables d'un parti politique (avec la réserve que plus de clarté et de cohérence devraient être introduites dans le texte pertinent) ; l'introduction de la règle selon laquelle les présidents par intérim des tribunaux devraient être nommés dans des conditions spécifiques (avec la réserve de la nécessité de reformuler le projet de disposition afin de clarifier l'une de ces conditions) ; l'introduction de nouvelles dispositions concernant l'évaluation des juges de la Cour suprême ; la délimitation claire de la "faute disciplinaire la plus grave" en la dissociant de l'évaluation professionnelle ; la limitation du transfert involontaire de juges en raison de la restructuration des tribunaux uniquement aux tribunaux de la même juridiction et de la même instance (avec la réserve que les indemnités prévues dans les cas de transferts volontaires de juges devraient également s'appliquer aux cas de transferts involontaires de juges). D'autres recommandations n'ont pas encore été suivies et restent valables. En particulier, la Commission attire l'attention sur les recommandations suivantes : - Réglementer le traitement et les autres droits liés au travail des juges par une législation statutaire, comme l'ont entrepris les autorités, le plus tôt possible après l'adoption et l'entrée en vigueur du projet de loi ; - Introduire en termes clairs l'incompatibilité de l'appartenance d'avocats éminents au Conseil de la magistrature uniquement pour les personnes qui sont de hauts responsables d'un parti politique ; - Éviter de fixer le seuil bas de 30 % de décisions annulées dans les nouvelles Règles d'évaluation des juges et des présidents de tribunaux, que les autorités se sont engagées à préparer, en optant pour une approche plus souple ; - Prévoir clairement que la Commission du code de déontologie ne peut qu'"informer" le Conseil de la magistrature de la responsabilité disciplinaire potentielle d'un juge ; - Modifier le projet de loi pour prévoir que les membres du Conseil de la magistrature ne peuvent être démis de leurs fonctions qu'en cas de faute disciplinaire grave ou très grave ; - Prévoir que les procédures disciplinaires ne peuvent être engagées que par les membres du Conseil judiciaire ; en outre, dans les cas où la Commission du code de déontologie informe le Conseil judiciaire d'une éventuelle infraction disciplinaire d'un juge, le président de la Commission, en tant que membre du Conseil judiciaire, ne devrait pas participer à la procédure disciplinaire ; - Prévoir qu'un membre du Conseil judiciaire qui dépose une requête disciplinaire soit totalement exclu de la décision sur cette requête. Enfin, la Commission encourage les autorités à prendre des mesures pour faciliter l'accès à la magistrature des jeunes professionnels venant de toutes les régions du pays, en particulier ceux qui n'ont pas les moyens financiers suffisants pour vivre dans la capitale pendant la période obligatoire de formation initiale.
Mesures prises : Comparative table - Opinion- Law adopted June 2024 (TP) 26. In conclusion, under the draft law the election of acting court presidents is now delimited and is no more the rule. The Commission’s recommendation may thus be considered to have been followed. However, it is noted that the aforementioned phrase “when his/her judicial office is terminated” lacks clarity and it is recommended that it be reworded to clarify that it refers only to unforeseeable situations. Art 36a has been redrafted, apparently to cover various “unforeseeable situations” 57. The Commission notes, in particular, that a number of recommendations have been followed: … limitation of involuntary transfer of judges due to court restructuring only to courts of the same jurisdiction and instance (with the caveat that allowances foreseen in cases of judicial voluntary transfers should also apply to cases of judicial involuntary transfers). Addressed in Art 86a 58. Other recommendations have not, as yet, been followed and remain relevant. Particularly, the Commission draws attention to the following recommendations: - To regulate the income and other work-related rights of judges through statutory legislation, as undertaken by the authorities, the soonest possible after the enactment and entry into force of the draft law; To be addressed in a separate law, as explained in the opinion (para.19) - To introduce in clear terms the incompatibility of prominent lawyers’ membership in the Judicial Council only for persons who are high officials of a political party; Addressed in Art 12 (2 (2)) and Art 16 (2 (2)) - To avoid setting the low threshold of 30% of quashed decisions in the forthcoming new Rules for the Evaluation of Judges and Court Presidents, which the authorities undertook to prepare, opting for a more flexible approach; To be adopted in the bylaw, as explained in the opinion (para. 28) - To provide clearly that the Commission for the Code of Ethics may only “inform” the Judicial Council about a judge's potential disciplinary liability; Addressed in Art 107c - To amend the draft law so that judicial members of the Judicial Council may only be dismissed therefrom for severe and most severe disciplinary offences; Addressed in Art 20 (4) - To provide that disciplinary proceedings may be initiated only by members of the Judicial Council; also, in cases where the Commission for the Code of Ethics informs the Judicial Council about a judge’s potential disciplinary offense, the Commission’s president, being a member of the Judicial Council, should not participate in the disciplinary proceedings; Addressed in Art 110 , Art 120 - To provide that a member of the Judicial Council who files a disciplinary motion be absolutely excluded from deciding upon it. Addressed in Art 120 59. Lastly, the Commission encourages the authorities to take measures in order to facilitate access to the judiciary of young professionals coming from all parts of the country, especially those with insufficient financial means to live in the capital during the obligatory period of initial training. Art 51, Art 53 (1), Art 54(2), Art 55(3) have been amended in this direction