« La démocratie ne saurait rester en marge de la révolution des technologies de l'information et de la communication », a déclaré Abdou Diouf, Secrétaire Général de la Francophonie, à l'ouverture du Forum. « Nous avons donc un immense chantier devant nous car l'Internet sera ce qu'on en fera. Il peut renforcer la démocratie comme il peut l'affaiblir », a-t-il ajouté.
M. Diouf a souligné que ces technologies pouvaient contribuer à sauvegarder l'essence même de la démocratie dont le philosophe Alain disait qu'elle « est le contrôle continu et efficace des gouvernés sur les gouvernants », à briser l'isolement des citoyens et à échanger les expériences.
Il a néanmoins relevé que l'Internet était encore « réservé à une partie de la population mondiale, au niveau de revenus et de formation élevé ». Une fracture numérique, mais aussi générationnelle et politique du fait de la censure que pratiquent certains Etats.
« Il serait dangereux pour la démocratie de laisser prospérer l'idée que s'exprimer sur un média social peut tenir de lieu de délibération démocratique, et que ce mode d'expression virtuel peut tenir lieu d'engagement citoyen », a ajouté M. Diouf. Dangereux aussi « que nous perdions le sens du long terme et du durable ».
« Ce n'est pas tant d'outils nouveaux dont a urgemment besoin la démocratie, que d'une mentalité nouvelle, centrée sur cette valeur fondamentale qu'est la responsabilité ; et d'un changement de perspective pour que l'économie et le pouvoir cessent d'être une fin en soi, et que nous mettions la personne humaine, sa dignité, sa liberté, ses droits fondamentaux, au centre de nos préoccupations », a conclu le Secrétaire Général de la Francophonie.