Dans le discours qu'il a prononcé lors de la cérémonie d'ouverture du Forum mondial de la démocratie, l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf, a souligné l'importance d'imaginer des mécanismes nouveaux devant permettre aux citoyens, désormais aussi internautes, de participer réellement à la réflexion des dirigeants et à la prise de décision politique. La pensée unique, en particulier dans le domaine économique est une des causes d'une certaine régression de la démocratie, qui se manifeste entre autres par une désaffection des électeurs.
Une occasion a été ratée quand la guerre froide a pris fin et que le pluralisme politique l'a emporté sur les régimes à parti unique. Il aurait alors fallu réfléchir au contenu de la démocratie, à son fonctionnement donner un rôle accru aux citoyens et insuffler un nouvel élan à la vie politique. Cela n'a pas été fait et aujourd'hui les citoyens et leur vote pour élire leurs dirigeants, n'affectent que très légèrement les orientations des gouvernements.
Les technologies nouvelles apportent un élément considérable de progrès grâce à la diffusion du savoir et la possibilité de s'exprimer sans contraintes qu'elles offrent. « Mais, du point de vue de la démocratie, ce progrès n'est encore qu'un progrès potentiel » dit Amin Maalouf. Selon lui, pour que les outils de communication et d'échanges qui sont indéniablement prometteurs deviennent « autre chose qu'un exutoire superficiel, autre chose qu'un instrument d'agitation immédiate » il faut imaginer des mécanismes nouveaux. C'est en cela que Forum de Strasbourg « peut contribuer significativement au nécessaire sauvetage de la démocratie. »