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Pour en savoir davantage sur le Portfolio et la reconnaissance du travail de jeunesse en Europe aujourd’hui, voyez les questions et réponses ci-dessous.
Qui a conçu le Portfolio ?
Le Portfolio pour le travail de jeunesse a été conçu par le Conseil de l’Europe et ses partenaires du secteur européen de la jeunesse. Créé en 1949, le Conseil de l’Europe est la principale organisation du continent en matière de droits de l’homme. Il regroupe 47 États membres, dont 28 sont également membres de l’Union européenne. Sa mission est de protéger les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit. Les instruments à sa disposition pour ce faire sont la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales et la Cour européenne des droits de l’homme. Pour en savoir davantage sur le Conseil de l’Europe, rendez-vous sur www.coe.int.
Le Conseil de l’Europe et ses partenaires souhaitent encourager davantage de jeunes à s’impliquer activement dans le renforcement de la société civile en Europe et dans la défense des valeurs des droits de l’homme, de la diversité culturelle et de la cohésion sociale. Ils aspirent aussi à promouvoir et développer des politiques pour les jeunes qui mettent tout particulièrement l’accent sur la participation de ces derniers.
La mission fondamentale du Conseil de l’Europe concernant les jeunes est de leur donner les moyens de devenir des citoyens actifs. L’Organisation est en effet convaincue que les politiques nationales et internationales de jeunesse devraient donner aux jeunes les possibilités et les moyens d’accéder :
- au bien-être ;
- à l’apprentissage formel, informel et non formel ;
- à l’inclusion dans la société ;
- à la participation et la prise de décision, notamment sur les questions qui touchent à leur vie.
Le diagramme ci-après résume cette approche :
Le Conseil de l’Europe possède un Service de la Jeunesse cogéré par des instances formées de représentants d’organisations de jeunesse et des gouvernements qui possèdent un égal pouvoir décisionnel. Le Service de la Jeunesse organise depuis sa création des activités d’éducation et de formation pour animateurs et responsables de jeunesse en Europe. Pour en savoir davantage sur le Service de la Jeunesse du Conseil de l’Europe, le système de cogestion, les partenaires impliqués et les activités, rendez-vous sur www.coe.int/youth.
Pourquoi le Portfolio a-t-il été conçu ?
1. Le Portfolio est un outil pour l’amélioration de la reconnaissance du travail de jeunesse :
La communauté de pratique du travail de jeunesse en Europe, par le biais des débats et des échanges en cours, a exprimé la nécessité d’un outil qui l’aide à parvenir à une meilleure reconnaissance de son travail. Le Portfolio y contribue en aidant les membres de la communauté de pratique à :
- identifier, évaluer et consigner leurs compétences ;
- décrire leurs compétences aux autres ;
- déterminer leurs propres objectifs concernant la poursuite de leur apprentissage et le développement de leurs compétences.
L’élaboration du Portfolio s’est faite compte tenu de la longue tradition de pratique du Conseil de l’Europe en matière de formation des animateurs et travailleurs de jeunesse. Depuis la création du Centre européen de la Jeunesse à Strasbourg en 1972, le secteur de la jeunesse du Conseil de l’Europe a développé toute une gamme de stages de formation pour les personnes et les organisations qui interviennent dans le travail de jeunesse, les multiplicateurs et les éducateurs non formels, les fonctionnaires et même des chercheurs de toute l’Europe, sur des thèmes qui vont des droits de l’homme et de la lutte contre le racisme, à la transformation des conflits, l’inclusion sociale, la participation et la démocratie. Pour en savoir davantage sur l’action éducative et les publications du Service de la Jeunesse du Conseil de l’Europe, rendez-vous sur www.coe.int/youth.
2. Le Portfolio est un instrument qui reflète l’approche du Conseil de l’Europe en matière de politique de jeunesse :
Pour le Conseil de l’Europe, la mission essentielle de la politique de jeunesse, au niveau national et international, est de créer les conditions qui permettent aux jeunes d’être des citoyens actifs. Cette mission touche à des aspects si nombreux de la vie des jeunes que la politique de jeunesse doit mettre à contribution différents secteurs des politiques publiques, et notamment l’éducation, la santé, les affaires sociales, la famille, la justice et le logement. Elle doit donc être mise en œuvre de façon coordonnée entre ces différents secteurs. Le Conseil de l’Europe promeut cette approche intersectorielle des besoins et des préoccupations des jeunes dans ses États membres.
Cette approche intersectorielle de la politique de jeunesse implique qu’elle doit être conduite en faisant appel à différents moyens d’intervention, depuis des mesures légales jusqu’à des formes spécifiques de programmes de soutien pour les jeunes. Pour l’Organisation, une des dimensions clés est de nature éducative : la politique de jeunesse doit aider les jeunes à acquérir les compétences nécessaires à l’exercice d’une citoyenneté active (par exemple, autonomie, responsabilité, initiative, engagement, solidarité). C’est pourquoi le travail de jeunesse basé sur les principes de l’apprentissage et de l’éducation non formels est l’un des instruments essentiels de l’action du Conseil de l’Europe en faveur de la jeunesse.
Le Portfolio est un outil conçu pour aider les personnes et les organisations qui mènent le travail de jeunesse à réfléchir à la façon dont elles permettent aux jeunes d’acquérir les compétences nécessaires à l’exercice d’une citoyenneté active. Il les invite à se demander en quoi leurs savoirs, savoir-être et savoir-faire peuvent contribuer à la réalisation de cette tâche essentielle de la politique de jeunesse.
3. Le Portfolio est un instrument qui promeut les valeurs du Conseil de l’Europe et du secteur européen de la jeunesse
Le Conseil de l’Europe estime que la façon dont les individus, les organisations et les institutions pratiquent le travail de jeunesse, dans toute sa diversité à travers l’Europe, reflète leur vision de la société et les valeurs qu’ils prônent.
La mission du Conseil de l’Europe est de promouvoir une Europe qui :
- respecte les droits de l’homme et la dignité humaine ;
- promeut la démocratie participative ;
- s’efforce d’instaurer la cohésion sociale, la justice sociale et l’égalité des genres ;
- considère la vie ensemble dans une société multiculturelle plurielle comme une richesse et une opportunité de progrès économique et social, plutôt que comme un problème ;
- encourage l’essor de la société civile ;
- œuvre activement à l’éradication de toutes les formes de racisme et de discrimination basées sur les origines ethniques et sociales, la religion et l’orientation sexuelle ;
- contribue à faire du monde un endroit où il fait meilleur vivre, au moyen de mesures actives en faveur de la solidarité internationale.
Le Portfolio reflète ces mêmes valeurs dans sa perception de la mission du travail de jeunesse, la façon de le conduire et les compétences qui sont nécessaires pour le mener de façon appropriée. L’idée même d’un outil d’autoévaluation, qui donne aux individus, aux équipes et aux organisations la possibilité de réfléchir à leurs propres compétences en la matière et, en outre, de concevoir leur propre plan pour les améliorer, est ancrée dans une vision du travail de jeunesse conçu comme un processus d’émancipation et d’apprentissage continu dans lequel s’engagent ceux qui le pratiquent comme ceux qui y participent.
Autour de quoi le débat européen sur la reconnaissance du travail de jeunesse tourne-t-il ?
Depuis le début des années 2000, la reconnaissance du rôle positif que joue un travail de jeunesse basé sur les principes de l’éducation non formelle pour l’intégration sociale, la citoyenneté active et l’employabilité des jeunes s’est considérablement accrue. Cette prise de conscience croissante a permis que le travail de jeunesse et l’éducation non formelle s’imposent parmi les priorités du programme politique de nombreux gouvernements nationaux et d’institutions internationales.
Cette attitude plus bienveillante envers le travail de jeunesse est largement le résultat des efforts déployés par les prestataires et les organisations de travail de jeunesse en faveur d’une meilleure reconnaissance. Leur travail de plaidoyer a débouché sur une approche plus stratégique des institutions européennes dans l’objectif d’encourager les gouvernements à valoriser, reconnaître et soutenir cette forme de travail au moyen de politiques, de programmes et de ressources dédiés. Ce que l’on appelle aujourd’hui « le débat européen sur la reconnaissance du travail de jeunesse » tourne autour des questions « comment » ci-après :
Ce débat se déroule au sein de différentes communautés de pratique, de la sphère éducative au travail social, dans les institutions publiques et les organisations de la société civile, du niveau local jusqu’au niveau international. La reconnaissance est un domaine d’action essentiel des politiques de jeunesse initiées par le Conseil de l’Europe et l’Union européenne. Les responsables de l’élaboration des politiques, les praticiens du travail de jeunesse et les chercheurs de toute l’Europe participent tous à la définition des meilleures approches, les plus stratégiques, pour que le travail de jeunesse obtienne la reconnaissance qui lui permette de satisfaire à ses engagements envers les jeunes. Le principal objectif des acteurs impliqués peut se résumer au moyen d’une citation tirée d’un document d’orientation politique de 2011 sur la question de la reconnaissance de l’apprentissage non formel en Europe :
[…] Œuvrer ensemble pour établir les bases d’une stratégie coordonnée, du moyen au long terme, en faveur de la reconnaissance du travail de jeunesse et de l’apprentissage non formel en Europe, avec la participation des acteurs et des partenaires des divers domaines d’action politique concernés.[i]
[i] Partenariat entre la Commission européenne et le Conseil de l’Europe dans le domaine de la jeunesse, Getting There…Strasbourg, 2013. Consultable en ligne à l’adresse :http://pjp-eu.coe.int/documents/1017981/7110699/STATEMENT_SYMPOSIUM.pdf/9f6090f9-91e3-46da-9a09-dcb715eed87f
Quelle est la place du Portfolio dans le débat européen sur la reconnaissance ?
Le Portfolio est un exemple concret de l’engagement des États membres du Conseil de l’Europe dans la promotion de la reconnaissance d’un travail de jeunesse basé sur les principes de l’éducation non formelle. Cet engagement a été formalisé au moyen de la Recommandation Rec(2003)8 du Comité des Ministres aux États membres sur la promotion et la reconnaissance de l’éducation non formelle des jeunes, et d’autres textes qui ont suivi (voir la section « Lectures complémentaires » pour plus de références). En offrant aux individus, aux équipes et aux organisations un outil pour évaluer leurs compétences, le Portfolio contribue à améliorer la transparence concernant la qualité du travail de jeunesse. En utilisant le Portfolio, le praticien, l’équipe ou l’organisation démontre qu’il ou elle ne craint pas de passer à la loupe ses compétences et la qualité de son travail. Pour l’utilisateur, c’est aussi une façon d’exprimer sa volonté de mener une réflexion critique sur les compétences qu’il revendique. Cela dit, il faudrait que les praticiens en première ligne du travail de jeunesse en Europe soient plus nombreux à utiliser le Portfolio pour qu’il influe positivement sur la reconnaissance attendue de leur travail.
Le « processus de Strasbourg », mis en œuvre par les organes statutaires du Service de la Jeunesse du Conseil de l’Europe, requiert une forte coopération politique en faveur de la validation de l’apprentissage non formel et de la reconnaissance du travail de jeunesse. Il demande aux institutions de mettre en œuvre un processus similaire à celui de Bologne pour l’enseignement supérieur. En conséquence de ce processus, les responsables de l’élaboration des politiques ont convenu que 5 % du budget réservé à la jeunesse du Conseil de l’Europe serait employé à des activités pour la promotion de la reconnaissance de l’apprentissage non formel et du travail de jeunesse.
Le Conseil de l’Europe met également à profit des partenariats avec d’autres institutions pour la promotion de la reconnaissance. C’est pourquoi l’initiative du Portfolio est associée à plusieurs projets conduits par d’autres institutions européennes, et notamment la Commission européenne, ainsi que différents organes engagés dans la mise en œuvre de ses programmes en matière d’éducation et d’apprentissage tout au long de la vie, comme les agences nationales et le programme Erasmus+, les centres de ressources SALTO et le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (CEDEFOP).
En particulier, la Recommandation du Conseil du 20 décembre 2012 relative à la validation de l’apprentissage non formel et informel reconnaît le rôle important que peut jouer ce processus dans l’objectif de repenser l’éducation, notamment en améliorant l’apport de capacités sur le marché du travail, en promouvant la mobilité et en stimulant la compétitivité et la croissance économique.
Parmi les activités en faveur de la reconnaissance entreprises par le Centre de ressources SALTO (SALTO Training and Co-operation Resource Centre) figure le développement et la publication d’un profil de compétences pour les travailleurs de jeunesse intervenant en équipe internationale sur des activités financées par la Commission européenne par le biais du programme Jeunesse dans le cadre d’Erasmus+. Ce profil présente des similitudes fondamentales avec le profil de compétences développé par le Portfolio. C’est en particulier le cas pour les dimensions interculturelle et internationale du travail de jeunesse. De plus, le concept sous-jacent et les objectifs du Portfolio et du Youthpass, la méthode de validation et de certification à la disposition des participants aux activités du programme Jeunesse, sont très similaires. Vous trouverez dans la section suivante plus d’informations sur les possibilités de reconnaissance qui sont accessibles aux utilisateurs du Portfolio.
Quelles sont les possibilités accessibles aux utilisateurs du Portfolio en matière de reconnaissance ?
À ce jour, il n’existe pas de processus spécifique de reconnaissance, de validation ou de certification associé au Portfolio. Qui plus est, il n’existe pas de « guichet unique » où se renseigner sur les possibilités en matière de reconnaissance, de validation et de certification. Dans ces conditions, pour les personnes qui interviennent dans le travail de jeunesse, obtenir la reconnaissance de leurs réalisations et de la valeur de leur travail peut paraître compliqué.
En tant qu’outil d’autoévaluation des compétences, le Portfolio fait partie de ces nombreuses méthodes de reconnaissance informelles à la disposition des personnes qui mènent le travail de jeunesse. En associant l’autoévaluation à des preuves d’expériences, à des témoignages de participants aux activités et de personnes de référence et à des certificats des apprentissages et des formations continues, le Portfolio retrace l’historique des compétences de son utilisateur. À la manière d’un photographe ou d’un dessinateur qui constitue un dossier de ses créations artistiques, les travailleurs de jeunesse peuvent élaborer leur Portfolio pour montrer ce qu’ils ont fait et pourquoi eux-mêmes et d’autres ont le sentiment qu’ils ont les compétences pour ce faire.
Cela dit, il existe en Europe tout un éventail de possibilités « formelles » de reconnaissance, de validation et de certification. Le plus souvent, ces processus sont organisés au niveau national, mais des possibilités existent également à l’échelle européenne. Parce que vous travaillez dans ce domaine, vous êtes probablement la personne la mieux placée pour juger du type de reconnaissance utile ou nécessaire à votre situation et à votre développement. Vous trouverez ci-dessous quelques repères pour trouver votre chemin vers la reconnaissance en utilisant le Portfolio.
Les voies formelles qui conduisent à la validation et à la certification sont généralement structurées au niveau national et proposées par diverses autorités et institutions locales, nationales ou régionales, reconnues par l’État. Ces voies sont très variées. Chaque pays possède ses propres formes et procédures, et certains proposent différentes voies pour accéder à la reconnaissance. Par exemple, quelques pays offrent des programmes d’études universitaires au niveau de la licence et d’autres des programmes de formation professionnelle. D’autres encore permettent l’obtention de qualifications en matière de travail de jeunesse par la pratique sur le terrain. Quelques pays n’ont en la matière aucun système spécifique de qualification universitaire ou professionnelle. Par ailleurs, certains proposent plusieurs parcours qui peuvent se combiner, selon les intérêts, le style d’apprentissage et les possibilités de chacun. Dans beaucoup de pays, les autorités locales et régionales et d’autres institutions reconnues par l’État proposent des formations professionnelles et des possibilités de formation continue par le biais de modules pédagogiques, sur une durée plus ou moins longue, et associés à différents types de certification.
Identifier les différents parcours accessibles dans votre pays demande des recherches et du temps. Voici quelques points de départ utiles :
- Les autorités en charge de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle ou encore de la formation des adultes dans votre pays, région ou ville peuvent vous fournir des informations sur les réseaux de prestataires et d’autres options pertinentes. Dans les pays participants, le réseau EURYDICE renseigne sur les autorités qui, du niveau local au niveau national, sont responsables pour tel ou tel type d’éducation, pour la formation, la reconnaissance, etc.
- Dans les pays participant au programme Erasmus+ de la Commission européenne, les agences nationales responsables de la mise en œuvre du programme peuvent renseigner sur les initiatives nationales spécifiques dans les domaines de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes, y compris en matière de reconnaissance.
- Le portail Eurodesk est utile pour obtenir plus d’informations sur des initiatives concernant la jeunesse. Eurodesk est le principal fournisseur d’informations sur les politiques et possibilités européennes accessibles aux jeunes et à ceux qui travaillent avec eux.
- Le Youthpass fait partie de la stratégie de la Commission européenne destinée à promouvoir la reconnaissance de l’apprentissage non formel. Il est accessible à des projets financés dans le cadre des programmes Erasmus+ Jeunesse (2014-2020) et Jeunesse en action (2007-2013). En tant qu’outil permettant de visualiser et de valider les résultats de l’apprentissage, il met la politique en pratique et traduit la pratique politique :
- En établissant leur certificat Youthpass avec une personne de soutien, les participants à un projet peuvent décrire comment ils ont conduit leur projet et les compétences qu’ils ont acquises. De cette façon, le Youthpass favorise une réflexion sur le processus personnel d’apprentissage non formel.
- En rassemblant des données sur la valeur ajoutée du projet, le Youthpass offre une visibilité et un soutien à l’active citoyenneté européenne des jeunes et des travailleurs de jeunesse.
- En tant qu’instrument de validation à l’échelle européenne de l’apprentissage non formel dans le secteur de la jeunesse, le Youthpass contribue au renforcement de la reconnaissance sociale du travail de jeunesse.
- En validant des compétences clés au moyen d’un certificat, et en leur conférant ainsi une véritable visibilité, le Youthpass vise en fin de compte à favoriser l’employabilité des jeunes et des travailleurs de jeunesse.
Le Portfolio pour le travail de jeunesse du Conseil de l’Europe est un instrument visant à aider ceux qui interviennent dans le travail de jeunesse – au premier chef, les travailleurs et les animateurs de jeunesse, mais également les managers et les administrateurs – à évaluer et renforcer dans ce domaine leurs compétences et celles des personnes qui travaillent sous leur supervision.