La quasi-totalité des domaines de la politique de la ville pourrait être réexaminée sous un angle interculturel, c’est-à-dire au regard de leur incidence sur l’identité des personnes, des perceptions mutuelles entre les communautés ethniques et de la nature de leurs relations. Trop souvent, les villes définissent leurs politiques en matière de diversité en réaction à des problèmes graves, qui peuvent même ne pas être les plus urgents. Elles risquent alors de perdre de vue les tâches quotidiennes qui constituent la plus grande part de leurs activités. Au cœur du concept de ville interculturelle se trouve l’idée que les fonctions municipales les plus importantes, qui sont aussi bien souvent les plus prosaïques, devraient être revues et reconfigurées dans un esprit interculturel.

Bien qu’une stratégie municipale puisse être structurée de multiples façons, l’expérience acquise dans le cadre du programme des Cités interculturelles montre qu’il existe 16 éléments (détaillés ci-dessous) qui, s’ils sont tous traités, sont à même d’influencer les perceptions de la population et les politiques publiques.

test de connaissances

Continuer »

15. Quelles conditions peuvent être considérées comme importantes lors de la création d’interactions positives ?

  • Des rencontres uniquement entre représentant-e-s des groupes minoritaires et des discussions sur leurs différences et leurs similitudes.
  • Des rencontres entre des personnes issues de milieux similaires et la reconnaissance de leurs différences.
  • (1)L’égalité de traitement des participant-e-s et la reconnaissance mutuelle des origines culturelles et identitaires de chacun-e.

Il est largement prouvé que plus des personnes ayant des origines et des modes de vie différents sont en contact (direct et indirect) les unes avec les autres, moins elles sont susceptibles de penser et de se comporter d’une maniere préjudiciable pour autrui. Toutefois, les conditions sont importantes, elles aussi. Les participants doivent etre traités de façon égale, et les origines culturelles/identitaires particulieres de chacun doivent etre reconnues. Ces conditions doivent également etre inscrites dans les politiques et les mesures favorisant le brassage et l’interaction interculturels. Les villes interculturelles doivent lutter contre les préjugés et la ségrégation en élaborant diverses politiques dans tous les domaines cités dans le présent guide et en mettant en oeuvre des initiatives pour encourager le renforcement de la mixité et des interactions entre les différents individus et groups d’individus, en coopération avec de nombreux partenaires, dans tous leurs secteurs d’activité.

16. Comment les méthodes participatives peuvent-elles être bénéfiques pour une ville interculturelle ?

  • (1)Elles renforcent le soutien en faveur de la ville, et donc la durabilité des politiques qu’elle mène.
  • Elles aident la ville à travailler principalement avec des ONG.
  • Elles sont neutres sur le plan budgétaire.

L’intégration interculturelle suppose implicitement qu’une répartition plus équitable des compétences et des responsabilités entre les différentes entités politiques est nécessaire à l’ère de la diversité et de la mobilité. Par conséquent, les villes interculturelles s’efforcent de faire participer tou-te-s leurs habitant-e-s aux divers processus décisionnels qui concernent la vie quotidienne en leur sein. Ce faisant, elles renforcent le soutien aux politiques locales et, partant, la durabilité de ces dernières, tout en réduisant considérablement les coûts économiques de l’exclusion et de l’instabilité sociales. Les gens qui rencontrent des difficultés pour participer à la vie de la société, ou qui choisissent délibérément de ne pas y participer, peuvent se retirer passivement de la vie sociale et publique ou décider de vivre en dehors des normes et lois sociales en vigueur dans le cadre d’une démarche active.

17. De quoi la discrimination est-elle souvent la conséquence ?

  • Des stéréotypes.
  • (1)Des préjugés.
  • Des malentendus.

Il y a discrimination soit lorsque des personnes sont traitées moins favorablement que d’autres personnes se trouvant dans une situation comparable uniquement parce qu’elles appartiennent ou sont perçues comme appartenant à un groupe ou à une catégorie de personnes, soit lorsque que des personnes se trouvant dans des situations différentes sont soumises à des normes standardisées qui ne tiennent pas compte de la spécificité de leur situation. Les personnes peuvent faire l’objet de discrimination en raison de leur âge, d’un handicap, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leurs convictions politiques, de leur race, de leur religion, de leur sexe ou genre, de leur orientation sexuelle, de leur langue, de leur culture et de bien d’autres motifs. La discrimination, souvent conséquence de préjugés, prive les gens de certaines possibilités, les empêche de devenir des citoyens actifs, de développer leurs compétences et, dans de nombreuses situations, d’accéder à l’emploi, aux services de santé, à l’éducation ou au logement. Il existe différentes formes de lutte contre la discrimination, qui peuvent s’exprimer différemment en raison des traditions juridiques nationales dont elles découlent.

18. Pourquoi est-il important pour l’accueil des personnes migrantes nouvellement arrivées que les autorités communiquent sur la diversité ?

  • (1)L’attitude de la population à l’égard de l’accueil des personnes nouvellement arrivées est importante.
  • Tout le monde doit savoir qu’il y a des personnes nouvellement arrivées dans la ville.
  • Il est uniquement important de communiquer avec les personnes nouvellement arrivées.

Une personne qui arrive dans une ville pour un séjour prolongé (quelle que soit sa situation) risque fort de se sentir perdue et d’avoir besoin de soutien, sous de multiples formes. La capacité à coordonner les différentes mesures d’appui et à les mettre en œuvre de façon efficace a une incidence majeure sur l’adaptation et l’intégration des personnes nouvellement arrivées. Nous oublions souvent de nous demander si la population hôte est un tant soit peu préparée et disposée à accueillir les personnes nouvellement arrivées en tant que résident-e-s et citoyen-ne-s, ou si, au contraire, elle a généralement tendance à considérer ces personnes comme des étranger-ère-s, et comme une menace potentielle. Là encore, c’est le message sur la diversité véhiculé par les autorités, dans leur communication ou à travers des actions concrètes, qui détermine dans une certaine mesure les attitudes envers les personnes nouvellement arrivées.

19. Dans l’idéal, quels sujets devraient être traités par les politiques interculturelles menées dans le domaine de l’éducation ?

  • Dans l’idéal, elles devraient traiter certaines grandes questions, telles que la diversité des élèves et du corps enseignant, l’apparence intérieure et extérieure des établissements scolaires, les contenus pédagogiques et les liens entre l’école et la collectivité dans son ensemble.
  • (1)Dans l’idéal, elles devraient traiter de nombreuses questions, telles que la diversité des élèves et du corps enseignant, l’apparence intérieure et extérieure des établissements scolaires, les contenus pédagogiques et les liens entre l’école et la collectivité dans son ensemble.
  • Dans l’idéal, elles devraient traiter une seule question centrale, par exemple la diversité des élèves et du corps enseignant, l’apparence intérieure et extérieure des établissements scolaires, les contenus pédagogiques ou les liens entre l’école et la collectivité dans son ensemble.

Comment une école interculturelle peut-elle exercer une influence sur la communauté et, plus particulièrement, comment l’école peut-elle faire participer des parents de plusieurs origines ethniques au processus éducatif et contribuer à renforcer le tissu social ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles les villes interculturelles devront apporter des réponses. Dans l’idéal, à l’issue de l’audit interculturel mené dans le domaine de l’éducation, les initiatives visant à renforcer l’impact interculturel du système scolaire ne se limiteront pas à des projets isolés mais traiteront de l’ensemble des éléments et facteurs – de la diversité des élèves et du corps enseignant à l’apparence extérieure et intérieure des établissements, en passant par les contenus pédagogiques et les liens entre l’école et la communauté.

20. De quoi le degré de cohésion d’un quartier est-il un indicateur important ?

  • De la ségrégation et des préjugés.
  • De l’assimilation et des stéréotypes.
  • (1)De l’intégration et des attitudes positives envers la diversité.

Le degré de cohésion d’un quartier est un important indicateur de l’intégration, ainsi que des attitudes positives envers la diversité. Des travaux de recherche menés par le passé ont mis en évidence une corrélation positive entre les degrés perçus de cohésion sociale dans le quartier et la perception de l’atout que représente la diversité. Les personnes qui percevaient un faible niveau de cohésion sociale dans leur quartier étaient plus négatives concernant la plupart des aspects de l’immigration. Mais, avec le temps, les perceptions peuvent évoluer – et évoluent effectivement –, en particulier après une période d’interaction accrue entre les migrants et les sociétés d’accueil, une fois que les gens ont compris non seulement qui sont les migrant-e-s, mais aussi qui ils et elles ne sont pas.

21. Pourquoi est-il important que les agent-e-s publics et les responsables politiques soient sensibilisé-e-s aux aspects interculturels ?

  • (1)Pour qu’ils et elles puissent évaluer la façon dont les politiques et les services sont perçus par différents groupes et les adapter aux spécificités culturelles des citoyen-ne-s.
  • Pour qu’ils et elles puissent déterminer si les politiques et les services sont accessibles principalement aux groupes minoritaires.
  • Pour qu’ils et elles évaluent si toutes les politiques de la ville ont été adaptées à la législation en vigueur.

Les villes devraient mettre en place un programme de formation et de sensibilisation à l’interculturalité destinée aux responsables politiques, aux principaux et principales responsables des politiques et agent-e-s en contact avec le public dans les organismes publics, en encourageant éventuellement le secteur privé à s’associer à cette initiative. De plus en plus de villes fournissent désormais à leurs employé-e-s une formation à l’interculturel afin d’améliorer l’efficacité de l’administration et des services et de garantir un accès adéquat aux droits sociaux. Une telle sensibilisation est en effet essentielle pour que les agent-e-s municipaux-ales puissent évaluer la façon dont les politiques et services sont perçus par différents groupes et les adapter aux spécificités culturelles des citoyens. Les relations familiales, la manière d’exprimer les attentes, les sentiments et les réactions, les perceptions de la ponctualité, l’autorité et de nombreux autres aspects importants du comportement humain sont façonnés par la culture et influent considérablement sur le rapport à l’autre, au groupe et à l’autorité publique. Il est relativement rare que les personnes concernées sachent faire preuve de la sensibilité et de la confiance en elles nécessaires lorsqu’elles sont confrontées à des situations peu familières, mais ces compétences peuvent s’acquérir par le biais de formations spécialisées et doivent devenir, pour les agent-e-s public-que-s, aussi importantes que leurs compétences professionnelles et techniques spécifiques.

22. Quels sont les principaux moyens que les villes peuvent utiliser pour encourager une plus grande diversité dans les entreprises ?

  • Communiquer sur les nouvelles initiatives et mesures d’incitation uniquement dans la langue de la majorité.
  • Concentrer les actions de communication sur le sujet uniquement dans les quartiers centraux de la ville.
  • (1)Aller au-delà du système officiel de reconnaissance des qualifications, en donnant des conseils et des orientations ciblés aux entrepreneurs et entrepreneuses issu-e-s de l’immigration, en adoptant des mesures d’incitation, en mettant en place des pépinières d’entreprises et en encourageant les liens commerciaux avec la diaspora et au niveau international.

Pour faire en sorte que les compétences des migrant-e-s soient reconnues et utilisées de façon optimale dans l’économie urbaine, comme ressort de l’innovation, de la croissance et de l’entreprenariat, la ville doit encourager les organisations professionnelles à aller au-delà du système officiel de reconnaissance des qualifications et à définir un éventail plus large de critères pour certifier les compétences, à donner des conseils et des orientations ciblées aux entrepreneur-euse-s issu-e-s de l’immigration, à mettre en place des mesures d’incitation à l’intention des jeunes entrepreneur-euse-s (prix, pépinières d’entreprises) et à encourager les liens commerciaux avec les pays d’origine.

23. Comment la ville peut-elle influencer la contribution des activités de loisirs aux interactions interculturelles positives sur son territoire ?

  • (1)Par ses propres activités et par la manière dont elle octroie ses financements à d’autres organisations.
  • En communiquant sur les activités de loisirs uniquement dans les principaux quartiers de la ville.
  • En communiquant sur les nouvelles activités uniquement dans la langue de la majorité.

Les activités de loisirs sont peut-être la meilleure occasion de rencontrer des personnes de culture différente dans un cadre neutre et festif. Cependant, si ces activités sont structurées selon des critères ethniques (équipes de football monoculturelles, par exemple), les différents groupes de population risquent au contraire de s’éloigner encore davantage les uns des autres. La ville peut influencer ce domaine directement, par ses propres activités, et indirectement, à travers la manière dont elle octroie ses financements à d’autres organisations. Pour que les manifestations ou activités culturelles soient des vecteurs de communication et d’interaction interculturelles, elles doivent être conçues en gardant à l’esprit la diversité du public ; il faut encourager les personnes à se rencontrer et à découvrir d’autres cultures, présenter les cultures comme des phénomènes vivants, évolutifs, qui naissent de l’interaction avec d’autres cultures, et stimuler l’hybridation des expressions culturelles.

24. Quel est le rôle de l’urbanisme interculturel ?

  • Créer une exigence d’égalité, conformément au code de l’urbanisme, et un traitement juste et équitable pour tou-te-s dans l’application de ce dernier.
  • (1)Créer une dynamique spatiale qui invite à la rencontre et facilite les échanges entre personnes de différentes origines et minimiser les espaces encourageant l’évitement, l’appréhension ou la rivalité.
  • Prévoir et faire en sorte que les professionnel-le-s de l’aménagement de l’environnement bâti soient motivé-e-s par un « souci des minorités ».

Le rôle de l’urbanisme interculturel est de créer une dynamique spatiale qui invite à la rencontre et facilite les échanges entre personnes de différentes origines, et de minimiser les espaces encourageant l’évitement, l’appréhension ou la rivalité. La démarche de création d’espaces interculturels des professionnel-le-s de l’urbanisme et de l’aménagement de l’environnement bâti n’est pas motivée par un « souci des minorités ». Elle requiert un engagement et une reconnaissance beaucoup plus profonde de toutes les formes de différences existant dans la ville, et une préparation de la part de tous ceux qui conçoivent, construisent, gèrent et utilisent les espaces et lieux urbains. La pratique de l’aménagement multiculturel a établi d’importants principes comme l’exigence d’égalité, conformément au Code de l’urbanisme, et un traitement juste et équitable pour tou-te-s et tous dans l’application de ce dernier. Cependant, une Cité Interculturelle attend davantage de ses habitant-e-s, des professionnel-le-s et de la classe politique. La création d’un lieu de convivialité est un acte de co-création entre les habitant-e-s et les professionnel-le-s, qui doivent se poser mutuellement les trois questions suivantes : Que faites-vous déjà pour ce lieu ? Ce lieu, comment le rêvez-vous ? Que vous engagez-vous à faire pour ce lieu ?

25. Pourquoi une ville interculturelle doit-elle identifier, anticiper et traiter les conflits qui émergent sur son territoire ?

  • (1)Ce processus est essentiel pour vivre ensemble au sein d’une communauté dynamique fondée sur la communication et les villes interculturelles « idéales » reconnaissent les possibilités d’innovation et de développement qui découlent du processus même de médiation et de règlement des conflits.
  • Dans une ville interculturelle, aucun conflit ne devrait apparaître si le modèle politique est appliqué correctement.
  • Les conflits devraient être évités à tout prix, mais lorsqu’ils surviennent, ils doivent être réglés rapidement.

Les conflits sont inévitables dans les environnements marqués par la diversité, et l’intégration interculturelle n’est pas un processus paisible. Les inégalités, la pauvreté, et le manque de ressources sont quelques-uns des facteurs qui aggravent les tensions sociales, les différences étant de toute façon intrinsèquement source de conflits. Une ville interculturelle ne cherche pas à éviter les conflits ; elle ne les ignore pas non plus. Tout en accueillant pleinement la diversité, elle anticipe ce type de problèmes, et les identifie et les traite lorsqu’ils émergent. Ce processus est essentiel pour vivre ensemble au sein d’une communauté dynamique fondée sur la communication. A cet égard, les villes interculturelles « idéales » reconnaissent les possibilités d’innovation et de développement qui découlent du processus même de médiation et de règlement des conflits. L’intelligence collective, une bonne compréhension des questions en jeu, le recours à des personnes-clés au sein des communautés, la promotion de la convivialité et de l’interaction et un engagement constant vis-à-vis de tous les groupes concernés sont quelques-uns des outils dont se servent les villes interculturelles pour concilier les intérêts des parties et régler les conflits.

26. Qu’est-ce que l’apprentissage plurilingue fonctionnel ?

  • (1)L’utilisation du répertoire plurilingue des enfants pour dynamiser l’acquisition des connaissances.
  • Le fait de travailler uniquement dans les langues majoritaires et dans les autres langues traditionnellement enseignées à l’école.
  • Le fait de mieux faire connaître les langues maternelles parlées à l’école, mais sans les adopter comme ressource dans l’enseignement.

Entre la sensibilisation aux langues et l’éducation plurilingue, bien des possibilités demeurent inexplorées. Toutes ces potentialités pourraient être qualifiées d’« apprentissage plurilingue fonctionnel ». Dans une telle approche, l’école met à profit le répertoire plurilingue des enfants pour dynamiser l’acquisition des connaissances. Les langues familiales et les variétés de langue parlées par les enfants peuvent être considérées comme un capital explicitement utilisé pour améliorer la réussite scolaire et le développement personnel. La langue première peut servir de tremplin pour l’acquisition d’une langue seconde et de nouveaux contenus d’apprentissage. L’enseignant encourage les apprenants à s’entraider dans l’exécution de tâches ou dans la préparation des travaux de groupe. Cette approche demande une certaine méthode de travail : l’environnement d’apprentissage doit permettre une interaction régulière entre les apprenant-e-s, et l’enseignement ne doit pas être entièrement dirigé par l’enseignant.

27. Quels éléments pourraient être intégrés par une ville interculturelle dans sa stratégie globale en faveur de la diversité dans les médias ?

  • (1)Un suivi des médias ; une formation à la diversité et un perfectionnement professionnel en milieu de carrière ; des reportages sur la diversité ; des cursus de journalisme qui forment notamment au traitement de la diversité, et l’élaboration de programmes en conséquence ; l’apport d’un soutien, par les médias, aux organisations de la société civile et aux communautés marginalisées ; l’octroi de prix interculturels aux médias.
  • Uniquement des réunions avec des représentant-e-s des médias pour expliquer ce qu’est une ville interculturelle.
  • Une ville interculturelle ne doit pas chercher à travailler avec les médias.

Les villes doivent s’attaquer à certaines des causes profondes du traitement inéquitable de la diversité par les médias. A tous les niveaux (propriétaires, rédacteur-rice-s en chef, rédacteur-rices et journalistes), les médias grand public ne réservent pas suffisamment d’espace a un dialogue ouvert sur des questions relatives aux langues, aux races, aux croyances, a l’appartenance ethnique, au genre et a d’autres défis posés par la diversité. Une ouverture est nécessaire à deux niveaux : celui des contenus (dans la plupart des cas, le contenu des médias ne reflète pas la diversité sociale existante) et celui du recrutement (le personnel des entreprises de médias est moins marqué par la diversité que le public). Une stratégie globale des villes en faveur de la diversité dans les médias suppose notamment l’existence d’un suivi des médias, d’une formation à la diversité et d’un perfectionnement professionnel en milieu de carrière, de reportages sur la diversité, et de cursus de journalisme qui forment notamment au traitement de la diversité, et le développement des curriculums en conséquence ; l’apport d’un soutien, par les médias, aux organisations de la société civile et aux communautés marginalisées ; et l’octroi de prix interculturels aux médias.

28. Quels éléments relatifs à sa présence internationale la ville pourrait-elle chercher à faire figurer dans sa stratégie interculturelle ?

  • Montrer que la ville serait intéressée par la perspective de travailler uniquement avec d’autres villes internationales.
  • Montrer que la ville est potentiellement intéressée par une collaboration internationale si des occasions intéressantes se présentent.
  • (1)Montrer que la ville est à la fois ouverte aux idées et aux influences extérieures et nouer des liens politiques et commerciaux indépendants avec les pays d’origine de sa population minoritaire.

Bien que les villes ne soient pas (ou pratiquement pas) compétentes en matière de politique étrangère, elles peuvent chercher activement à établir des liens avec d’autres pays pour développer des relations commerciales, échanger des connaissances et savoir-faire, favoriser le tourisme, ou simplement reconnaître les liens que la ville peut avoir avec d’autres régions. Dans l’idéal, une ville interculturelle chercherait activement à établir des liens avec d’autres régions afin de favoriser les échanges commerciaux, le partage de connaissances, ou le tourisme, et serait est considérée par les non-autochtones (hommes d’affaires, touristes ou nouvelles personnes migrantes) comme un lieu agréable, accueillant et accessible, qui offre des possibilités d’intégrer des réseaux commerciaux, professionnels et sociaux. La stratégie interculturelle d’une ville devrait : 1. montrer que la ville est à la fois ouverte aux idées et aux influences extérieures, et désireuse de faire connaître sa propre identité. 2. viser à nouer des liens politiques et commerciaux indépendants avec les pays d’origine de sa population minoritaire, et concevoir de nouveaux modèles de citoyenneté locale/mondiale et en assurer le suivi.

29. Pourquoi est-il important que les politiques interculturelles soient fondées sur des données factuelles ?

  • (1)Une ville ne peut pas être interculturelle si elle ne s’intéresse pas à ses habitant-e-s, à leur diversité, à leurs styles de vie et à la façon dont ils et elles interagissent.
  • Le modèle politique interculturel est purement théorique et il est donc nécessaire d’y apporter des données factuelles.
  • La ville ne peut pas démontrer l’efficacité du modèle sur un plan pratique.

Les politiques interculturelles devraient être fondées sur des données factuelles. Une ville ne peut pas devenir interculturelle si elle ne s’intéresse pas à ses habitant-e-s, à leur diversité, à leurs styles de vie et à la façon dont ils et elles interagissent. Dans les villes interculturelles, les responsables municipaux-ales ont une sensibilité interculturelle qui leur permet de détecter les différences culturelles et de moduler leurs réponses en fonction des besoins. La veille et les compétences interculturelles exigent un savoir-faire spécifique pour pouvoir faire face à des situations peu familières – et non une connaissance approfondie et souvent illusoire de toutes les cultures. Les personnes dotées d’une telle sensibilité et d’une telle confiance en elles sont plutôt rares. Ces compétences techniques peuvent s’acquérir par le biais de la formation et de la pratique. Dans les Cités Interculturelles, les autorités considèrent que ces compétences sont aussi importantes et essentielles au bon fonctionnement de la ville que les autres compétences professionnelles et techniques habituellement attendues des agent-e-s publics.

30. Quel aspect est une composante majeure de la citoyenneté interculturelle ?

  • Le droit, pour les personnes nouvellement arrivées, d’accéder à la ville : la capacité des personnes nouvellement arrivées à faire de l’espace urbain une scène de rencontre pour la construction de la vie collective.
  • Le droit, pour les groupes minoritaires, d’accéder à la ville : la capacité des minorités à faire de l’espace urbain une scène de rencontre pour la construction de la vie collective.
  • (1)Le « droit à la ville » : la capacité des citoyen-ne-s à faire de l’espace urbain une « scène de rencontre pour la construction de la vie collective.

L’une des composantes majeures de la citoyenneté interculturelle est, en fait, le « droit à la ville », qui renvoie a la capacité des citoyen-ne-s à faire de l’espace urbain une « scène de rencontre pour la construction de la vie collective », en mettant à profit les idées, les compétences et les aptitudes de toutes les personnes vivant sur le territoire concerné, indépendamment de leurs origines et de leur situation. La reconnaissance officielle de la diversité et du droit à la participation par les responsables politiques et l’administration de la ville est fondamentale à cette fin. Notamment dans les contextes ou les politiques nationales ne fournissent pas d’outils efficaces pour traiter la question de l’inclusion civique des résident-e-s étranger-ère-s, les villes peuvent innover et tester des pratiques qui, si elles sont couronnées de succès, peuvent même induire des changements dans la législation, y compris au niveau national. De nouvelles pratiques dans le domaine de la participation démocratique sont déjà mises en œuvre à titre expérimental à l’échelon local pour permettre aux résident-e-s étranger-ère-s de participer au débat politique et même, dans une certaine mesure, a la prise de décisions politiques.

Test de connaissances

[[score]]

 

↻ Recommencer Aller au module 5 »