Retour « Améliorer la coopération entre la psychiatrie et les soins à domicile - réduire le nombre d’admissions sous contrainte » – Suède

Cette initiative à petite échelle de la municipalité d'Eksjö en Suède a permis de réduire les taux d'interventions psychiatriques involontaires dans le cadre d’un programme ciblé sur l'amélioration des interactions entre les personnes en crise de santé mentale, les infirmiers qui dispensent des soins à domicile et les psychiatres hospitaliers et en consultation externe (contribution n° 30). Cet essai s’est traduit par une réduction de 66 % des admissions involontaires sur une période de six mois. La cohorte de patients était limitée, 170 patients ayant été inclus dans cet essai sur les soins à domicile durant cette période.

Selon cette contribution :

Pour réduire le nombre d'admissions [sur ordonnance d'intervention psychiatrique sous contrainte, qui, en vertu de la loi suédoise, n’intervient qu’après délivrance d'un « certificat médical »], les infirmiers qui font évoluer les choses ont dû établir une relation plus étroite avec des patients dont la plupart étaient admis sous contrainte. Cette relation peut être une fin en soi, mais aussi un moyen d'atteindre d'autres objectifs. [Les infirmiers] ont donc effectué des visites régulières chez ces patients et ont régulièrement échangé avec eux dans le cadre d’entretiens plus longs et récurrents. Dans les soins centrés sur la personne, le récit du patient est fondamental pour établir un partenariat. Les infirmiers ont également pris contact avec les proches, lorsque l’intéressé y consentait.

Il importait également d'améliorer la communication entre les psychiatres et les infirmiers/prestataires municipaux de soins à domicile. Les recherches effectuées au début du projet ont montré que les interactions entre les infirmiers à domicile et les psychiatres des patients hospitalisés et en consultation externe étaient difficiles et généralement perçues par le personnel comme négatives (contribution n° 30).

Selon les sources, cette pratique comprenait trois éléments fondamentaux :

  • Premièrement, le service s'est appuyé sur un processus antérieur de développement visant une « amélioration continue » en quatre étapes : « planifier », « faire », « étudier » et « apprendre » (dont l'acronyme suédois est PDSA). 
  • Deuxièmement, l’objectif des professionnels de santé mentale était de dispenser des « soins axés sur la personne », qui sont amplement décrits dans la littérature internationale. La contribution décrit ce modèle comme évitant de réduire la personne à son état de santé mentale, et « impliqu[ant] le passage d'un modèle dans lequel le patient est [considéré comme] passif à un modèle dans lequel il planifie ou met en œuvre activement son propre plan de santé » (contribution n° 30).
  • Troisièmement, le travail en équipe était une priorité pour les professionnels de santé, car des études antérieures avaient mis en évidence des tensions et des mécontentements lors des rencontres entre les prestataires de soins à domicile municipaux et les psychiatres hospitaliers et externes. Cette situation a été source de difficultés pour les personnes en crise de santé mentale lors de leur transition entre les soins d'urgence, les soins hospitaliers et les soins ambulatoires.

Les mesures pratiques prises à la suite de ce processus comprenaient des ajustements pour améliorer les soins à domicile (en prolongeant notamment la période de soins psychiatriques en consultation externe pour les personnes ayant besoin d’un soutien renforcé) et une formation complémentaire (notamment sur les handicaps psychosociaux et cognitifs liés à la vieillesse).

Au cours des six mois précédant l'essai, six placements involontaires ont été prononcés par le service de santé à domicile. Durant la période de six mois de l’essai, seuls deux placements de ce type ont eu lieu, soit une réduction de 66 %.

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