L’évaluation de l’état de mise en œuvre et de l’impact des politiques et programmes favorisant l’intégration interculturelle fait partie intégrante du programme des Cités interculturelles ; elle donne aussi lieu à une réflexion en constante évolution. En effet, le suivi et l’évaluation tant des outils que des stratégies interculturelles locales sont essentiels pour réaliser la vision interculturelle, mettre au point d’autres stratégies et des initiatives fondées sur des données factuelles et préserver la confiance entre les habitant-e-s et les autorités.

En outre, l’interculturalisme repose sur l’idée que, s’il est important de réduire l’écart entre les nouveaux arrivant-e-s et les habitant-e-s plus ancien-ne-s en matière d’éducation, d’emploi, de santé, de logement, etc., les aspects émotionnels et psychologiques relatifs à la vie en société, tels que le sentiment d’appartenance, le sentiment d’être valorisé par-delà les différences culturelles, la cohésion de la collectivité, les attitudes envers la diversité ou les niveaux de discrimination perçue, sont aussi des dimensions essentielles de l’intégration. Par conséquent, il convient également d’assurer le suivi des attitudes des habitant-e-s envers la diversité, de la façon dont celle-ci est perçue et du bien-être de la population, et d’évaluer ces différents éléments.

Dans ce module consacré au suivi de la mise en œuvre et à l’évaluation des progrès accomplis, nous examinerons les sujets suivants :

  • Collecte de données
  • Définition d’indicateurs
  • Suivi des progrès accomplis

Suivi de la mise en œuvre et évaluation des progrès accomplis

Au vu de la nature changeante de la diversité et des contextes locaux, le suivi et l’évaluation des pratiques interculturelles sont des tâches complexes pour les villes et la communauté des Cités interculturelles. De fait, les villes se heurtent à plusieurs difficultés telles que le manque de données disponibles (notamment de données ventilées, tant quantitatives que qualitatives), le manque de budget ou la diminution des ressources financières et certains problèmes de méthodologie (tels que l’identification d’indicateurs pertinents ou l’établissement de liens de cause à effet).

Ensuite, lisez les pages 61 à 63 du guide La cité interculturelle pas à pas. Vous pouvez aussi sauvegarder le document si vous voulez le consulter par la suite.

L’évaluation des progrès accomplis repose sur les trois activités principales suivantes :

Le processus CBRA se déroule selon les étapes suivantes :

Une task force interculturelle, en coopération avec le Forum des ambassadeurs interculturels, la structure dirigeant l’élaboration de la stratégie interculturelle, est également responsable du processus CBRA. La première étape consiste à lui fournir des informations sur l’approche CBRA, ou de former ses membres à celle-ci, et de la convaincre de son utilité.

Il s’agit ensuite de définir les résultats escomptés : sur la base des résultats de la cartographie des enjeux interculturels, et dans le cadre d’une vaste consultation auprès de diverses organisations et des citoyen-ne-s, il convient de fixer les objectifs en matière de gestion de la diversité (ou de rappeler les objectifs définis par le conseil municipal si cela a été fait dans le cadre d’un processus participatif ouvert à tou-te-s), de même que les priorités et les obstacles qui pourraient s’opposer à la réalisation de ces buts. Les objectifs ainsi définis pourraient, de prime abord, ne pas être liés à la diversité. Le fait d’en débattre pourra cependant amener à prendre conscience de ce que les préjugés ou l’isolement culturel sont des obstacles qu’il faut surmonter si l’on veut atteindre les buts fixés.

La troisième étape consiste à créer des indicateurs qui permettront de mesurer le degré de réalisation des objectifs. Ceux-ci doivent être mesurables, même de façon très approximative (par exemple, la mesure dans laquelle les agent-e-s de sécurité estiment que les conflits entre personnes de différentes origines culturelles ont diminué dans certains espaces publics). Il est recommandé ne pas définir trop d’objectifs ni d’indicateurs. Les objectifs généraux que nous avons retenus sont les suivants : une ville forte, accueillante et plurielle. Dans la plupart des cas, il sera considéré que le programme porte ses fruits si des progrès réguliers sont accomplis en ce sens sur deux ou trois ans.

Conseils pour votre stratégie interculturelle

  • Établir des sources de données et des processus de collecte d’informations sur la base des indicateurs retenus, aux fins du suivi. Veiller à la nature quantitative et qualitative des données.
  • Concevoir des indicateurs pertinents. Un indicateur est un élément de mesure qui aide à quantifier la réalisation d’un résultat. Un bon indicateur est dicté par le bon sens et est éloquent (pouvoir de communication) ; il donne des indications importantes concernant le résultat (et non des informations secondaires) et permet d’obtenir des données cohérentes pour mesurer le résultat (pouvoir des chiffres). Il est très important de discuter du degré de pertinence des perceptions en tant qu’indicateurs, en posant par exemple la question suivante : « Qu’entendez-vous par “communauté respectueuse de la diversité” ? »
  • Faire participer une diversité de parties prenantes à l’identification d’indicateurs pertinents, ainsi qu’à leur examen.
  • Définir les données de base qui serviront de points de référence pour mesurer les progrès par la suite. Ces données devraient permettre d’attester les efforts déployés par des parties prenantes telles que les jeunes ou les travailleurs et travailleuses sociaux-ales pour renforcer la cohésion de la collectivité, qui se traduisent rarement dans les indicateurs se rapportant à l’ensemble de la ville.
  • Définir des stratégies : sélectionner les actions qui devront permettre d’obtenir les résultats escomptés.
  • Concevoir des stratégies de financement et instaurer des partenariats avec plusieurs institutions et organisations.
  • Élaborer un système de justification de l’action menée (modalités de la communication avec les parties prenantes, de la procédure à suivre pour l’établissement de rapports, de la modification de la stratégie et du système, etc.). Il doit être rendu compte aussi bien des succès que des échecs, par exemple lors de réunions de quartier, par l’intermédiaire de bulletins d’information, etc.

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31. Pourquoi, dans le contexte des villes interculturelles, la collecte de données doit-elle reposer sur des approches novatrices ?

  • Pour satisfaire les besoins des responsables de l’évaluation.
  • Il est nécessaire de faire preuve d’innovation car il s’agit d’un sujet nouveau.
  • (1)Pour garantir que la collecte de données rende également compte de la situation des groupes difficiles à atteindre.

Pour garantir que les éléments de preuve collectés rendent bien compte de la réalité, en particulier de celle des groupes les plus défavorisés (tels que les personnes sans-papiers), dont les autorités et services municipaux, souvent, ne connaissent pas les conditions de vie, la collecte de données doit reposer sur des approches novatrices et sur la participation de divers acteur-rice-s reflétant la diversité de la ville.

32. Pourquoi les indicateurs sont-ils importants ?

  • Ils permettent aux décideurs et décideuses politiques locaux de déterminer quels sont les domaines importants sur lesquels ils doivent concentrer leur action.
  • Ils définissent les besoins futurs en matière d’élaboration de politiques dans le domaine de l’interculturalisme.
  • (1)Ils permettent aux décideurs et décideuses politiques locaux et locales de fixer et de suivre des objectifs pour une meilleure mise en œuvre de leurs politiques interculturelles locales.

Le recours à des indicateurs de base est important afin de permettre aux concepteurs de politiques locaux de fixer et de suivre des objectifs pour une meilleure mise en œuvre de leurs politiques interculturelles locales. Il existe un certain nombre d’indicateurs que les villes peuvent utiliser lors de la conception de leurs systèmes de suivi et d’évaluation interculturels. Elles peuvent soit reprendre des indicateurs individuels ou combinés conçus par d’autres villes, soit mettre au point leurs propres indicateurs, en collaboration avec les communautés locales.

33. Qu’est-ce qu’un indicateur ?

  • Un élément de mesure de l’importance d’un domaine politique.
  • (1)Un élément de mesure qui aide à quantifier la réalisation d’un résultat.
  • Un élément de mesure des besoins de l’organisation.

Un indicateur est un élément de mesure qui aide à quantifier l’atteinte d’un résultat. Un bon indicateur est dicté par le bon sens et est éloquent (pouvoir de communication) ; il donne des indications importantes concernant le résultat (pas des informations secondaires) et permet d’obtenir des données cohérentes pour mesurer le résultat (pouvoir des chiffres). Il est très important de discuter du degré de pertinence des perceptions en tant qu’indicateurs, en posant par exemple la question suivante : « Qu’entendez-vous par communauté respectueuse de la diversité ?

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