Fiches de bonnes pratiques
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La consommation responsable |
Les initiatives
en Europe par pays |
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Allemagne |
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Contacts |
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Weitergeben
c/o Agentur NetzWert Weinbergstrasse 26 68259 Mannheim
Tel.: (00 49) 0621 718 81 67
umweltpluskarte.de |
La carte éco-plus de Heidelberg
Les consommateurs avertis de la ville de Heidelberg, dans le Land (équivalent
de la région en France) de Bade-Wurtemberg, disposent désormais d’une
carte d’achat de produits et de services « durables » : la Umwelt.plus.karte
ou carte « éco-plus ». Lancé en août 2002, ce projet a été initié par l’Institut
de recherche en économie de l’écologie (Das Institut für ökologische Wirtschaftsforschung,
IOW), le service municipal chargé de l’Agenda 21 et différentes
ONG locales, réunies au sein de l’association Weitergeben. La carte,
disponible depuis mai 2003, compte aujourd’hui plus de 1 700 usagers.
Développer les liens sociaux.. Pour 15 euros par an, ses clients ont accès
à des réductions de 3% à 10% auprès de réseaux de distribution proposant
des produits ou des services écologiques ou sociaux. Parmi ceux-ci : des magasins de produits issus de l’agriculture biologique, un service de covoiturage, un service d’échange d’outils de bricolage, des petites entreprises
d’artisanat, une école de langue et un musée…
Réduction. Bien que la carte ne soit pas électronique, elle donne droit à des
réductions à l’achat. Surtout, elle met en lien tout un réseau d’acteurs solidaires
locaux et fait connaître leurs actions. C’est l’ONG Okostadt Rhein-
Neckar qui distribue la carte. Créée en 1992, membre de Weitergeben,
elle est spécialisée dans les échanges de biens de consommation et dans la
promotion des transports respectueux de l’environnement. Une agence de
publicité, ID-Kommunikation, est chargée de la communication de l’opération,
financée à hauteur de 45 000 euros par le ministère fédéral de l’Education
et de la Recherche. L’objectif du réseau est aussi de développer par
ces échanges les liens sociaux et les rapports de bon voisinage. |
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Contacts |
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Tomas Meintrup
Mutz
Wattstrasse 10
13355 Berlin
Tel.:
(00 49) 030 46 78 130
E-mail: brief@mutz.de
mutz.de |
Le bus équitable de Berlin
D’octobre 2003 à juin 2004, un bus d’information sur la consommation
responsable, le Mutz, (Mobilen Umwelttechnik Zentrum, Centre mobile
pour la technologie environnementale), a circulé dans les rues de Berlin.
Sensibilisation. Il présentait différentes marques et labels : les tapis Rugmark
(garantis sans travail des enfants), le bois FSC (issu de forêts durables),
des textiles biologiques… Les passagers ont eu droit à des tasses de café équitable
et les membres de l’association Mutz les ont sensibilisés aux pratiques
de partage comme le covoiturage. Ils se sont appuyés pour cela sur le
guide Der nachhaltige Warenkorb (Le panier équitable), édité par le Conseil
pour le développement durable (Rat für nachhaltige Entwicklung, RNE), créé
par le gouvernement allemand en 2001. Mutz a notamment reçu l’appui
financier du Bundesrat (Sénat allemand) et le soutien de nombreux sponsors
: Bahr Baumarkt, Deutsche Bahn, etc. Le guide Der nachhaltige Warenkorb
est disponible sur
www.nachhaltigkeitsrat.de
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Fair trade coffee in the Ruhr
“In 26 municipalities in the Ruhr, there are now 400 outlets selling fair
trade coffee. When we launched our campaign to promote fair trade in the Ruhr in
May 2000, we didn’t expect this kind of result”, explains Martin Müller, who
runs the fair trade shop Weltläden-Basis.
A Colombian co-operative.
Thanks to the fair trade importer El Puente, coffee produced by the Colombian
co-operative Nuevo Futuro is sold in specialty shops, churches, supermarkets and
tourist offices. Religious organisations and bodies such as Weltläden-Basis,
grouped together within One World Initiatives, market the coffee and lobby
municipalities in order to expand this project.
The campaign was developed with the support of local authorities, as part of
the Ruhr’s Agenda 21 programme. It is promoted by municipal departments within
the region, particularly those responsible for Agenda 21 (the “Agenda offices”),
and the packets of coffee feature logos specific to each town or city. It has
enabled the Nuevo Futuro co-operative, which provides incomes for 80 families,
to increase its profits, says Martin Müller. Nuevo Futuro produces 18 tonnes of
coffee a year, all of which are sold thanks to the campaign.
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Munich contre l’exploitation des enfants
En juillet 2002, le conseil municipal de Munich, en Bavière, votait une
nouvelle réglementation des achats publics dans le cadre de la campagne
« Made by Kinderhand, Munich against Exploitative Child Labour » (« Fait
par des mains d’enfants, Munich contre l’exploitation du travail des
enfants »). La municipalité, dirigée par une coalition rouge et verte depuis
quinze ans, appliquait déjà des critères écologiques dans sa politique d’achat
et mettait en place des actions d’insertion en embauchant des chômeurs ou
des personnes handicapées. Mais, suite à la réflexion menée avec de nombreuses
ONG au sein du groupe de travail sur l’Agenda 21, elle a voulu,
explique Renate Hechenberger, membre du cabinet du maire Hep Monatzeder,
«aller plus loin dans le domaine social ».
Jouets, équipements sportifs, tapis…
La campagne, lancée en juillet
2002 avec des associations comme le Forum munichois Nord-Sud (North-
South Forum Munich), Terre des hommes-Munich et la Coordination
Agenda 21 pour un seul monde (Agenda 21 Coordination One World), a été
relayée par plus de 270 organisations. Elle a sensibilisé les citoyens de
Munich à la question du travail des enfants, mais aussi et surtout les grandes
entreprises, plus particulièrement celles fournissant la municipalité.
Pour cela, la ville a alloué un budget de 14 500 euros, essentiellement pour le
matériel éducatif et les documents d’information. Parallèlement, elle a appliqué
de nouveaux critères d’achat aux jouets, équipements sportifs, tapis, textiles,
mais aussi aux produits en cuir, en bois et aux produits agricoles.
Ainsi, quand le service des achats de la municipalité repère qu’un bien est
fabriqué en Asie, en Amérique du Sud ou en Afrique, il demande à son fournisseur
de remplir un formulaire (élaboré par le service) qui vise à déterminer
si les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) concernant
les enfants sont respectées. Celles-ci n’exigent pas l’abolition du travail
des enfants (le boycott pur et simple des produits fabriqués par des enfants
a souvent entraîné des conséquences dramatiques dans les pays du Sud :
licenciement de ces jeunes qui, du coup, se retrouvaient à la rue, voire se
tournaient vers la prostitution), mais leur garantit des horaires moins lourds
que ceux des adultes afin qu’ils puissent être scolarisés.
En l’absence de label. La municipalité demande en outre la garantie d’une
organisation indépendante : certification par un organisme du commerce
équitable, comme par exemple le label Rugmark pour les tapis. Mais l’entreprise
peut aussi simplement s’engager à mettre en place des actions de
lutte contre l’exploitation des enfants, notamment auprès de ses sous-traitants.
En l’absence d’un tel engagement, elle est exclue des appels d’offres,
cas qui ne s’est pas encore présenté.
Certes, Renate Hechenberger reconnaît que « les exigences vis-à-vis des
entreprises peuvent sembler modérées, dans le sens où il est facile de signer
un engagement ». Mais la municipalité s’est heurtée à l’absence de labels
sociaux et de législation nationale sur ce sujet, « alors que les labels écologiques
nationaux ou européens existent, rappelle Renate Hechenberger, et
que le respect de l’environnement fait même parfois partie des critères de
qualité des produits ». De même, mesurer l’impact social des achats responsables
est difficile, « plus que de comptabiliser les économies d’énergie, par
exemple ».
Augmenter ses exigences. Cependant, dit-elle, « il y a actuellement un vrai
travail, que nous suivons de près, de la part des ONG, des syndicats et des
entreprises pour élaborer des systèmes de contrôle et de certification sociale.
Selon les progrès réalisés dans ce domaine, nous accroîtrons nos exigences. »
Un certain nombre de fournisseurs de la municipalité ont commencé à
leur tour à sensibiliser leurs sous-traitants à la question de l’exploitation
des enfants. Des banques et des organisations religieuses de Munich ont
décidé de suivre l’exemple de la commune, ainsi que trois autres villes allemandes,
Bonn, Constance et Mayence. Une ONG munichoise, EarthLink,
informe et interpelle d’autres villes en Allemagne. Son site propose de
nombreuses données sur ce sujet : www.aktiv-gegen-kinderarbeit.de
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Semaine du commerce équitable à Dortmund
L’édition 2002 de la Semaine du commerce équitable à Dortmund, ville
de 590 000 habitants en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a duré plusieurs
mois, de mars à décembre, lors de la campagne « Dortmund eine Hauptstadt,
die handelt » (« Dortmund, une capitale qui agit »).
Un tramway faisant la promotion du commerce équitable a parcouru la
ville pendant trois mois, un guide régional des produits et des réseaux du
commerce équitable a été réalisé, une pétition exigeant une amélioration des
conditions de travail dans l’industrie du sportswear a été lancée, des fêtes de
quartier ont été organisées, de nombreuses initiatives, notamment dans les
écoles, autour de jouets équitables, ont eu lieu, etc. Plus de 200 actions
ont ainsi été mises en oeuvre.
« Coffee-Express ». Dortmund a son propre café équitable, avec un logo
spécifique à la ville. Sur l’initiative de l’association Réseau pour un seul
monde (Eine Welt Netz, NRW), celui-ci a été servi aux passagers d’un train
allant de Hamm à Wuppertal, en passant notamment par Bonn et Düsseldorf.
Des lycéens d’une école partenaire leur décortiquant la filière du café
durant le trajet.
Capitale du commerce équitable. Des écoles, des organisations de consommateurs,
le Centre d’information sur le tiers monde, des boutiques de
commerce équitable (Weltläden), des églises, ainsi que la municipalité et son
« Agenda-bureau » se sont mobilisés pour la promotion du commerce équitable,
avec de nombreux autres acteurs. Une agence de publicité de Dortmund
a dessiné les tracts et les affiches de la campagne. Le groupe Rewe,
entreprise leader du commerce alimentaire en Europe, a aussi participé,
ainsi que le Karstadt Warenhaus, important conglomérat de grands magasins
qui soutient le commerce équitable depuis 1991. Largement relayées par les
médias locaux, certaines actions ont même eu une dimension régionale,
impliquant notamment le ministère de l’Environnement du Land (l’équivalent
de la région).
La ville a été nommée en 2003 capitale du commerce équitable en Allemagne.
A l’issue de cette campagne, une association, qui porte le nom de
Dortmund, une capitale qui agit, réunit une quarantaine d’acteurs de ce
réseau. En 2004, elle a organisé de nombreuses autres actions, dont la promotion
de produits équitables devant les 83 000 spectateurs d’un match du
Borussia Dortmund, dans le cadre de la ligue fédérale de football. |
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Belgique
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Label social
Par la loi du 27 février 2002, les parlementaires belges ont créé le premier
label social du monde (et à ce jour le seul), garantissant des conditions de
production socialement responsables. Ce label assure au consommateur
que l’entreprise a respecté les conventions de l’OIT, qui portent sur huit
grands principes : liberté syndicale, interdiction du travail forcé, lutte contre
les discriminations et le travail des enfants, etc.
Une procédure stricte. L’entreprise qui demande le label doit apporter
les preuves qu’elle le mérite en fournissant un rapport social. Un comité
d’avis, baptisé pour une production socialement responsable, qui rassemble
des représentants des ministères concernés, des employeurs, des syndicats,
des consommateurs et des ONG de développement, vérifie ces preuves.
Suivant ses conclusions, le ministère des Affaires économiques belge
attribue (ou non) le label, valable trois ans. Un nouveau contrôle public
est effectué à cette échéance. Pendant ces trois ans, des auditeurs indépendants
agréés sont chargés d’un contrôle intermédiaire.
Le but est d’assurer des conditions de travail décentes tout au long de la chaîne de production, non seulement sur le territoire européen, mais aussi
chez les sous-traitants du Sud. Pour cela, le label social belge prévoit que
85 % de la chaîne de production au minimum soient contrôlée.
Cinq entreprises labellisées. La démarche est donc loin d’être purement
déclarative et, en cas de tricherie sur le rapport, le responsable de l’entreprise
risque une très forte amende. Elle ne repose pas non plus sur la seule
coercition, mais, selon le site consacré au label, « sur la notion de responsabilité
: celle des entreprises bien sûr, mais aussi celle de l’Etat, qui garantit
le sérieux du label, et, surtout, celle des consommateurs ».
L’initiative belge est une première mondiale, mais reste encore peu appliquée
: seules cinq entreprises ont reçu le label social. Au-delà, la démarche
a également des effets sur les sous-traitants. Ainsi, Ethias, une compagnie
d’assurance d’habitation qui a récemment reçu le label, travaille dans le
secteur de la construction avec des sous-traitants qui doivent répondre aux
conditions d’obtention du label. De ce fait, tout au long de la chaîne, c’est
le travail au noir, très présent dans la construction, qui est combattu. |
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Espagne
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Achats éthiques en Catalogne
Les achats publics des administrations locales catalanes seront désormais
éthiques. Cela passe pour l’instant par l’application de clauses sociales dans les
appels d’offres pour les produits textiles (uniformes de travail) de trois mairies
importantes (Barcelone, Badalone et Manresa), ainsi que de la députation
de Barcelone (gouvernement de la province, équivalent du département).
Setem Catalunya. Cette démarche a été initiée sur une proposition de
l’ONG Setem Catalunya, fédération d’associations de développement créée
en 1968, qui se compare au collectif français De l’éthique sur l’étiquette.
Elle est financée à la fois par le Fonds catalan de coopération (à hauteur de
11 000 euros) et par la députation (10 000 euros).
Setem continue à interpeller d’autres administrations locales de la région pour
les inciter à acheter éthique. Pour cela, elle s’est informée sur des expériences
similaires dans le reste de l’Europe et est en train de rédiger un
guide, qui sera à terme distribué à toutes les mairies catalanes. Des journées
d’information pour les techniciens des administrations publiques sont prévues.
Une commission de suivi composée des parties impliquées, l’ONG et
les collectivités, se réunit deux fois par mois. |
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Contacts |
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El Bon Caf, Bisbe Laguarda 4
08001 Barcelona
Tel: (00
34) 93 44 15 335
E-mail: boncafe@setem.org
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Fair trade coffee at the Barcelona city council
In November 2002, the municipality of Barcelona unanimously approved a statement
in which it undertook to use fair trade products in its departments. Automatic
drinks machines on its premises now sell fair trade coffee; this will soon be
the case in cafeterias as well, and consideration is being given to
incorporating fair trade criteria into municipal calls for tenders. An
information campaign targeting municipal employees has also been conducted.
Agenda 21. This operation is part of the city’s Agenda 21
programme, and has been set up with assistance from two NGOs: SETEM and
Cooperacció, a human rights association. These independent bodies certify the
coffee used by the council, and guarantee that it does actually come from fair
trade. The project also includes a programme promoting fair trade in Barcelona’s
municipal schools and 44 municipal civic centres (council welfare offices).
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Contacts |
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Juli Silvestre Martinez
Fondation Un Sol Món
carrer Provença
Barcelona
Tel.: (00 34) 93 484 89 05
E-mail : jsilvestre@ unsolmon.org
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Compra social en Catalogne
En Catalogne, www.comprasocial.net, le portail Compra social (achat social),
met désormais en ligne les produits et les services de 300 entreprises sociales
de la région afin de développer leur activité économique. Il s’agit des centres
sociaux de travail, des entreprises d’insertion et du commerce équitable
de Catalogne. La fondation Un Sol Món (Un seul monde), qui appartient
à la Caixa Catalunya (Caisse d’épargne de Catalogne), est à l’origine de ce
projet lancé en 2003.
Un de ses objectifs est de pénétrer le marché des administrations publiques
qui, depuis leur réforme en 2000, en Catalogne, sont dans l’obligation de
réserver 20 % de leurs contrats à des entreprises d’insertion et des centres
spéciaux de travail. « Or, explique Juli Silvestre Martinez, d’Un sol Món,
dans de nombreux cas, elles ne savent pas où s’adresser et renoncent avant
même de prendre contact avec un fournisseur social. »
Respecter les clauses sociales. Autres débouchés possibles : les entreprises,
qui se préoccupent de plus en plus de leur responsabilité sociale,
mais aussi les organismes du secteur social eux-mêmes. En Catalogne, ils sont
plusieurs milliers, mais ne sont pas toujours en lien les uns avec les autres.
« Ce site, un peu comme les Pages jaunes, concentre toute l’offre du secteur
social de la région », commente Juli Silvestre Martinez. On peut le consulter
depuis novembre 2004. Il a été conçu par l’entreprise Diskanet, qui
insère des personnes handicapées (moteur ou mentales) et travaille dans le
secteur de l’informatique. 200 produits et services sont actuellement disponibles
sur le portail. |
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Contacts |
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Domingo Prenda
Navidades Verdes
Consejería de Medio
Ambiente
Dirección general de Educación Ambiental y Sostenibilidad
avenida Manuel Siurot 50
41013 Sevilla
Tel.: (00 34) 95 50 03 496
E-mail
: domingo.prenda@juntadeandalucia.es |
Noëls verts en Andalousie
Les Noëls verts ont connu leur troisième édition en Andalousie les 21 et
22 décembre 2004. Chaque année, ils ont lieu aux mêmes heures dans les
villes participant à la campagne «Pour que Noël soit moins coûteux pour la
planète » : Cadix, Cordoue, Grenade, Huelva, Jerez, Malaga et Séville. Ces
municipalités y ont participé, avec la Direction générale de l’éducation
environnementale et du développement durable d’Andalousie et la Fédération
andalouse des organisations de consommateurs et de producteurs de produits
biologiques et artisanaux, ainsi que des associations comme les Amis
de la Terre, qui a rédigé des supports d’information.
Chapiteaux et spectacles de rue. Des produits biologiques et équitables
sont exposés sous des chapiteaux, des animateurs répondent aux questions
du public. Des brochures sont également distribuées avec des cartes de
Noël, au milieu de spectacles de rue. Des projections de DVD éducatifs ont
lieu et des circuits de transport alternatif (à bicyclette) sont mis en place.
La Direction générale de l’éducation environnementale et du développement
durable d’Andalousie prend en charge les Noëls verts. Les participants ont
ainsi fortifié leurs liens et réfléchissent aux suites qu’ils peuvent donner à
la campagne. |
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France
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Le coton Max Havelaar
Après le café ou la banane équitable, Max Havelaar labellise pour la première
fois une filière non alimentaire : le coton. Issu de quatre pays d’Afrique
(Mali, Sénégal, Cameroun et Burkina Faso), celui-ci portera le label FLO.
Il concerne sur les chaussettes et les T-shirts, le coton hydrophile ou le
linge de maison des marques Kindy, Armor-lux, Bocoton, La Redoute, etc.
Cette initiative est soutenue par le ministère des Affaires étrangères (à
hauteur de 610 000 euros sur trois ans) et le Centre de développement
de l’entreprise, structure de coopération entre l’Union européenne et les pays
d’Afrique-Caraïbes-Pacifique qui apporte 500 000 euros sur trois ans.
Une matière emblématique. L’association Max Havelaar France s’attaque
ainsi à une matière emblématique. En 2004, l’Organisation mondiale du commerce
(OMC) a en effet condamné les subventions accordées par les Etats-Unis
à leurs producteurs de coton, suite à une plainte du Brésil en 2002 et aux
protestations des Etats africains à la conférence de Cancún en 2003. 25 000 producteurs
de coton américains se partagent en effet 3 à 4 milliards de dollars de
subventions, faisant des Etats-Unis le deuxième producteur mondial, entraînant
surproduction et chute des cours. Celle-ci reste, malgré la décision de
l’OMC, dramatique pour les petits producteurs d’Afrique de l’Ouest, qui doivent
vendre leur coton 40 % moins cher que les Américains.
Une filière complexe. Le prix du coton équitable labellisé Max Havelaar
est de 0,41 euro par kilo. C’est 46 % de plus que le prix actuel du coton
sénégalais et 26 % de plus que celui du coton malien. Sur cette somme,
0,36 euro va au producteur et 0,05 euro à une prime de développement versée
au groupement de producteurs pour le financement de projets liés à
l’éducation, à la santé ou à l’assainissement, votés et gérés par les membres
du groupement. Si le producteur cultive du coton biologique, une
prime de 0,05 euro par kilo lui est en outre versée.
Parce que le coton est une filière longue et plus complexe que le café, Max
Havelaar s’est associé pour cette initiative à la société cotonnière Dagris, qui
met l’association en contact avec les producteurs et leur apporte un appui
technique. Le coton issu de douze groupements, soit 3 300 producteurs, a
ainsi été certifié. Sur le reste de la chaîne, marquée par la sous-traitance, les
usines textile feraient à terme l’objet d’audits pour vérifier qu’elles respectent
les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT). |
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Saint-Denis et l’achat durable
Papier, photocopieuses, cartouches d’encre, fournitures scolaires, tri des
déchets, produits du commerce équitable et de l’agriculture…, marché
après marché, la ville de Saint-Denis a introduit depuis 2001 des clauses
sociales et environnementales dans ses achats publics. Avec 93 000 habitants,
cette municipalité de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, aux mains de
communistes rénovateurs, a mis en place une politique ambitieuse.
Les clauses techniques du marché de fourniture de papeterie, par exemple,
imposent aux fournisseurs de proposer du papier contenant au moins 50 %
de fibres recyclées. Dès lors, le marché des photocopieuses doit suivre :
une clause stipule que les modèles proposés doivent accepter ce type de
papier recyclé.
Tri sélectif. Côté collecte des papiers usagers, en vue de leur recyclage, la
ville va au-delà des dispositions légales qui classent les déchets des collectivités
dans la catégorie des déchets industriels ne subissant pas d’obligation
de tri. En effet, la loi Voynet de 1998 a rendu obligatoire à partir de 2002
le tri sélectif des déchets ménagers, mais non des déchets industriels. Elle
assimile les déchets des collectivités aux déchets industriels. Or, à Saint-
Denis, des corbeilles spécifiques équipent depuis 2003 chaque bureau pour
permettre une collecte quotidienne des papiers et autres déchets recyclables
dans des conteneurs spécifiques. Le marché prévoit également que
la collecte soit effectuée par des personnes en insertion. L’entreprise titulaire
du marché sous-traite cette activité à un Centre d’aide par le travail
(CAT). C’est donc l’ensemble des marchés de la filière papier – achat, utilisation
et collecte – qui a fait l’objet de clauses sociales et environnementales.
Ce « verdissement » des achats publics fait partie d’un projet plus vaste de
management environnemental, qui pourrait déboucher sur la certification
Emas en 2005, très exigeante et créée par l’Union européenne en 1993.
A la fois social et écologique. Mais il arrive que préoccupations environnementales
et sociales ne fassent pas bon ménage. « Nous voulons que les
cartouches d’encre utilisées par les services soient recyclées », explique Maud
Lelièvre, adjointe au maire chargée du développement durable. Problème
: 80 % des cartouches régénérées vendues en France ont été recyclées en
Chine dans des conditions sociales douteuses ! La ville souhaite donc associer
dans le même marché une clause environnementale et une clause
sociale, et confier cette prestation à une entreprise d’insertion.
Pour repérer l’offre à la fois conforme aux clauses sociales et environnementales,
répondant également à des critères de prix et de qualité, Saint-Denis
a travaillé en réseau avec Greenpeace. Elle a ainsi introduit dans ses marchés
de bois l’exigence du label Forest Stewardship Council (FSC), qui garantit
que les forêts sont gérées durablement. L’ONG a aidé la ville à rédiger ses
clauses et à analyser les offres reçues. Par ailleurs, la commune est membre
de nombreux réseaux de collectivités. Au niveau européen, elle a adhéré au
Buy it Green Network (Réseau de l’achat vert) du Conseil international
pour les initiatives environnementales locales (International Council for
Local Environmental Initiatives, Iclei), qui réunit 400 collectivités engagées
dans des démarches de développement durable. A ce titre, elle est
partie prenante d’un réseau européen, initié par le secrétariat européen de
l’Iclei, situé à Fribourg, en Allemagne.
Au niveau local, Saint-Denis est membre, avec notamment le conseil général
de Seine-Saint-Denis et la commune de Champigny-sur-Marne, du
Réseau Ile-de-France pour l’achat éthique, créé en septembre 2003. A
l’image de l’initiative prise par une dizaine de collectivités dans la région
Nord-Pas-de-Calais, celui-ci rassemble des villes d’une même région qui
établissent des cahiers des charges identiques afin de faire pression sur
leurs fournisseurs – parfois communs – pour qu’ils proposent une offre
conforme aux clauses sociales et environnementales.
Sanction commerciale. Enfin, au niveau national, la ville est membre de
Cités unies France, association qui rassemble 400 collectivités. Au sein de
cette structure, un des objectifs du réseau national d’achats éthiques (constitué
d’une quarantaine de membres) est de créer un système européen de
vérification des conditions de travail. « Le recours à des cabinets d’audit internationaux,
en plus de son coût prohibitif, ne nous paraît pas pertinent. Il ne s’agit
pas non plus de noter ponctuellement un producteur, comme cela se fait dans le
domaine financier, mais bien d’engager un travail d’accompagnement à long
terme, explique Maud Lelièvre. La création d’un réseau nous permet d’envoyer
un signal commercial fort à nos fournisseurs. En cas de non évolution du
mode de production, la sanction n’est pas juridique – chacun d’entre nous
connaît la portée du droit international –, mais commerciale.» |
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Ofretic en Isère
L’association grenobloise de commerce équitable Equi’sol 38 a lancé en janvier
2005 un portail de l’achat solidaire local, destiné aux particuliers, mais aussi
et surtout aux collectivités locales et aux comités d’entreprise :
www.ofretic38.com L’offre porte sur des produits alimentaires, de l’artisanat,
des services de proximité et des voyages en Afrique, en Amérique du Sud et
en Asie. Leurs opérateurs – Couleurs sensations, Vision du monde et Souffle
de l’Inde – sont des associations de tourisme solidaire dont les sièges sont
en Isère. Dans le champ des services de proximité, le partenaire est Vivial,
plate-forme départementale des associations de services aux particuliers.
Les membres des comités d’entreprise et les salariés des collectivités locales
peuvent, via les titres emplois services (chèques subventionnés donnant accès
à des services), bénéficier d’une aide aux personnes âgées ou de cours de soutien
scolaire à domicile. L’offre de restauration est quant à elle assurée par
une entreprise d’insertion, L’Arbre fruité, qui propose des plateaux-repas composés
de produits de l’agriculture biologique locale pour 12 à 15 euros.
Avec les entreprises locales. Cette action s’inscrit dans le cadre du Projet
partenarial de développement de l’économie sociale et solidaire adopté
par la Métro (la communauté d’agglomération grenobloise) en 2003. Engagé
après une année et demie de diagnostic, il a été mis en oeuvre par un collectif
d’acteurs représentant les 250 organismes de l’économie sociale et solidaire
grenobloise, mais aussi Schneider, ST Microelectronics et le Commissariat
à l’énergie atomique (CEA). La Métro a également financé un
autre site, www.alpesolidaires.org, portail informatif sur l’économie sociale
et solidaire de l’agglomération. Au total, elle a consacré plus de 500 000 euros
de 2003 à 2005 au projet partenarial. |
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Liberté d’entreprendre autrement à Lille
Faire de Lille « un laboratoire de pratiques nouvelles » est l’objectif du plan
lillois de développement de l’économie sociale et solidaire rebaptisé en
2004 Liberté d’entreprendre autrement Lille (LeaLille), explique Christiane
Bouchart, adjointe au maire chargée de l’économie solidaire. Adopté
par la municipalité en 2002, ce plan rassemble près d’une centaine de structures,
comme l’Assemblée permanente de l’économie solidaire (Apes),
Finansol (qui labellise les produits de finances solidaires) ou le Groupement
des agriculteurs biologiques du Nord-Pas-de-Calais (Gabnor).
1,2 million d’euros de budget. Concrètement, LeaLille est structuré autour
de quatre thèmes : consommer et produire autrement, échanger autrement,
entreprendre autrement, épargner autrement. Chacun est animé par une association.
Le plan est doté d’un budget de 1,2 million d’euros sur trente-six mois,
dont la moitié à la charge de la ville, le reste venant de la région, de l’Etat, du
conseil général du Nord et de la Caisse des dépôts et consignations. Parmi les
actions, on peut citer : la création sur l’agglomération d’un cinquième Club d’investisseurs
locaux pour une gestion alternative et locale de l’épargne
solidaire (Cigales), afin d’accroître l’offre en finances solidaires ; la présence
pendant deux jours en centre-ville d’un chapiteau et de caravanes occupés
par 42 structures de l’économie sociale et solidaire, manifestation qui a enregistré
près de 10 000 entrées ; la diffusion du trimestriel L’écho solidaire, qui
fait le point sur les initiatives nouvelles.
Achats éthiques. La municipalité donne l’exemple par sa politique d’achat,
avec le recours à des structures d’insertion, mais aussi, depuis 2003, le ciblage
sur six marchés privilégiant des écoproduits : construction, peintures, produits
d’entretien et d’hygiène, éclairage public, papiers et enveloppes. Enfin,
Lille s’est engagée avec neuf autres collectivités du Nord-Pas-de-Calais (Dunkerque,
le conseil général du Nord, etc.) à rédiger un cahier des charges commun
intégrant des clauses sociales sur des marchés comme le textile, dont la
majorité des produits sont fabriqués en Asie du Sud-Est. En 2005, la démarche
portera sur le marché des vêtements de travail des agents municipaux
(blouses, bleus de travail…), en coopération avec l’association de labellisation
équitable Yamana, qui lance le programme Fibre citoyenne, proposant
des contrats d’objectifs aux entreprises du textile et de l’habillement. |
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Italie
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CTM Altromercato Restauration solidaire à Gênes
26 000 écoliers génois consomment désormais des bananes, du riz, du
cacao, du chocolat et du jus de fruits équitables au moins une fois par
semaine. Le projet Restauration solidaire est né en 2001 sur une idée de la
Boutique solidaire de Gênes. Cette association de commerce équitable
membre de CTM Altromercato, principal regroupement italien d’ONG
du commerce équitable, propose d’insérer des produits équitables dans les
appels d’offres municipaux pour les cantines scolaires.
30 autres villes. CTM Altromercato a ensuite mené une campagne nationale
et une trentaine d’autres villes ont suivi (Alessandria, Florence, Brescia,
Rome, Gorgonzola, etc.), permettant de toucher 280 000 enfants. Il s’est
aussi étendu à des hôpitaux et à des universités. Dans chaque commune, les
services des achats ont été mobilisés, mais aussi les services financiers, du
fait des prix plus élevés des produits équitables. Chaque fois, un budget spécifique
a été voté par la municipalité.
Suite à la loi de décembre 1999 pour la promotion de l’agriculture biologique,
les collectivités italiennes exigent déjà des produits biologiques dans une partie
de leurs appels d’offres pour la restauration collective. « Cela a préparé le
terrain pour les produits équitables », explique Cristiano Calvi, de CTM Altromercato.
L’occasion non seulement de mettre un peu d’éthique dans la restauration
scolaire, mais aussi de lui donner un rôle éducatif. Car les communes proposent des activités d’éducation alimentaire aux enfants ou aux
cuisiniers scolaires, ou encore des ateliers sur la mondialisation. |
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L’éco Aspromonte en Calabre
Du 1er novembre 2003 au 30 novembre 2004, les touristes et les habitants
des quatorze communes du parc national de l’Aspromonte ont pu payer
leurs achats avec des « écos ». Cette monnaie, complémentaire de l’euro et
d’une valeur équivalente, est restée en circulation un an, à l’initiative du parc
et avec le soutien de la Banca Etica.
Lutter contre le chômage. « L’objectif de l’éco Aspromonte est de renforcer
l’identité de la région et de revigorer l’économie locale », explique Antonio
Perna, président du parc national. En effet, la région de Calabre connaît
une situation économique difficile : le taux de chômage était de 23,8 %
en 2004, un des plus forts d’Europe, touchant la moitié des jeunes. Du
coup, l’économie parallèle s’est développée, portant atteinte à l’image de la
région, qui souffre d’un manque de flux touristiques.
Face à cela, une monnaie éthique locale est un bon outil de développement.
Elle a été utilisée dans une centaine de commerces conventionnés,
impliqués dans le développement durable, comme les restaurants ou bars
bio, qui ont appliqué pour leurs usagers une réduction de 5 %. L’équivalent
de 2 millions d’euros ont ainsi été imprimés par l’Institut polygraphique
de l’Etat, pour un coût de 90 000 euros, supporté par le parc.
10 000 euros ont par ailleurs été dépensés pour la publicité. Les billets de
1, 2, 5 et 10 écos, dessinés par des artistes, étaient mis à la disposition du
public par les communes de l’Aspromonte. |
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Le guichet Stilinfo à Venise
Les deux guichets Stilinfo ont été inaugurés à Venise en mai 2004, l’un en
plein centre historique et l’autre dans le quartier de Mestre. Suite à une
enquête sur les modes de consommation, la commune et la province de
Vénétie ont décidé de mettre à la disposition du public les adresses pour
consommer autrement, mais aussi une mine d’informations sur différentes
bonnes pratiques : les énergies renouvelables et les aides disponibles pour
les installer, les moyens d’économiser l’eau, l’architecture durable, la finance
éthique et solidaire… Une carte du territoire est également disponible,
avec le réseau des acteurs de l’économie solidaire.
500 contacts. Les guichets sont gérés par la coopérative Mag Venezia.
Durant les premiers mois, ils ont enregistré 500 contacts (dont 90 % en
direct et le reste par courriel ou téléphone). Stilinfo est lié au projet Cambieresti
? Consumo Ambiente Risparmio Energetico e Stili di Vita (Changerais-
tu ? Consommation, environnement, économies d’énergie, modes
de vie) et financé par le ministère de l’Environnement dans le cadre de
l’Agenda 21. En 2004, la commune, qui a mis à disposition les bureaux
pour les guichets, a investi 20 000 euros pour leur gestion. La province a
contribué au fonctionnement de ceux-ci pour une somme identique. |
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Guide de la consommation durable
à Sesto San Giovanni
A Sesto San Giovanni, ville de 80 000 habitants proche de Milan, un Guide
pratique de la consommation durable a été distribué à 35 000 familles en
2003. Une initiative réalisée dans le cadre de l’Agenda 21 de la ville, qui
traite de bien d’autres domaines comme le tri sélectif, les économies d’eau
et d’énergie, la mobilité, etc. Dans une démarche participative, la municipalité
a mis en place un groupement d’achat solidaire pour les consommateurs
qui réfléchissent à la façon de promouvoir la consommation durable
dans la commune.
Sondage. Pour lancer sa campagne, la ville a également commandé en
2003 un sondage, qui montre que 35 % des habitants de la commune achètent
déjà de manière irrégulière des produits durables, dont 44 % sont des
jeunes. Pour les autres, parmi les raisons qui les conduisent à ne pas (encore)
consommer ces produits, vient en premier le fait qu’ils ne les connaissent
pas (55 %). D’où le projet de distribuer ce guide gratuit à la population. Viennent
ensuite la volonté de ne pas changer ses habitudes de consommation
(44 %), les prix plus élevés (20 %) et le manque de confiance (14 %). Un
sondage similaire sera réalisé à la fin de l’échéance de l’Agenda 21, en 2007.
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Pagine Arcobaleno à Bologne
Pagine Arcobaleno est un groupe de cinq associations qui édite un guide
bolognais de la consommation responsable portant le même nom. Ces associations
sont des structures de l’Internet citoyen (Avvio et Bologna Free
Software Forum), des ONG de coopération internationale ou à vocation
sociale (Amici dei Popol, Rete di Lilliput et La Madia). Elles travaillent
avec un réseau de coopératives sociales et des producteurs de l’agriculture
biologique. L’objectif du groupe est à la fois de faire connaître l’offre de
l’économie solidaire dans la province et de développer les liens entre ces
structures.
5 000 exemplaires. Le projet Pagine Arcobaleno comprend plusieurs
volets : réalisation, publication et distribution sur le territoire de la province
du guide en format papier, dont la deuxième édition (la première
date de 2002), en mai 2005, sera tirée à 5 000 exemplaires ; gestion et
mise à jour du site Web du même nom (www.paginearcobaleno.it) ; mais
aussi organisation et coordination de différentes initiatives de promotion du
réseau de l’économie solidaire sur le territoire de la province, comme la
Foire de l’économie solidaire de Bologne en mai 2005.
Montage. Le projet est financièrement géré par VolaBO, le Centre des
services pour le volontariat de la province de Bologne. Il s’agit d’une association
qui valorise les activités des organisations de volontaires. Le groupe
Pagine Arcobaleno ne reçoit pas l’argent, mais trouve les prestataires du
projet ; VolaBo valide ce choix et paie les prestations. Ce montage a été
fait par souci de transparence, « même s’il peut entraîner des lenteurs »,
commente Roberto Cerrina, qui coordonne le groupe. Pagine Arcobaleno a
reçu un financement total de 35 000 euros en 2005. La province de Bologne
le finance au travers, d’une part, de son bureau Agenda 21 et, d’autre
part, de la division de l’environnement. Il est en outre soutenu par le comité
de gestion du Fonds spécial pour le volontariat auprès de la région d’Emilie-
Romagne.
La coordination des différents acteurs se fait par des réunions, une liste
de diffusion et un site Internet interactif, partagé par les participants, où les
outils nécessaires à la création du guide sont insérés grâce à un logiciel libre.
Les critères éthiques retenus et présentés dans le guide papier ont ainsi
été définis collectivement. La publication et l’impression se font en s’appuyant
sur les membres du réseau. |
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Responsabilité sociale et environnementale
en Toscane
La Toscane serait-elle la région au monde qui compte le plus d’entreprises
socialement responsables ? Sur les 430 entreprises ayant reçu la certification
SA 8000, garantissant un management environnemental de qualité, 48 se
trouvent en Toscane, soit plus de 10 %. Ce n’est bien sûr pas le fruit du hasard,
mais d’un travail commun mené depuis 2002 par la région toscane et l’ensemble
des acteurs économiques, sociaux et solidaires du territoire.
Fabrica ethica. Pour aider les entreprises à concilier compétitivité économique
et développement durable, la région a ouvert en 2002 le site Internet
www.fabricaethica.it, qui explique aux nombreuses PME locales comment s’engager dans des démarches de responsabilité sociale et
environnementale. Pour aller plus loin, la région a lancé en mai 2003 la
Commission éthique régionale, qui rassemble 25 membres : notamment
les syndicats, les associations d’employeurs, y compris les employeurs de l’économie
sociale, la branche toscane de l’association des communes italiennes
et des ONG représentant l’économie solidaire ou les consommateurs. Pour
Antonella Turci, directrice du service responsabilité sociale à la région,
« c’est une occasion de dialogue entre des mondes qui ne se fréquentent pas
souvent. Bien qu’elle soit présidée par un élu local, elle se situe en dehors du
cadre institutionnel et les acteurs peuvent y évoquer les vrais problèmes. »
La filière maroquinerie. Suite aux demandes des associations d’entrepreneurs,
qui ont souligné que les démarches de responsabilité sociale pouvaient
représenter un coût important de formation et de réorganisation
interne pour des PME, la région prend en charge 50 % des frais engagés
lors de la certification SA 8000. La Commission éthique régionale a également
commandé en avril 2004 une étude auprès des 48 entreprises certifiées
sur leurs pratiques en termes de délocalisation. « Le but est de s’informer
sur le respect des droits de l’homme auprès des sous-traitants dans les pays
“à risque” », explique Antonella Turci.
Enfin, en 2005, la Commission éthique régionale a lancé un projet pilote pour
les 619 entreprises toscanes de la filière de la maroquinerie, où les conditions
de travail sont proches de celles du textile, c’est-à-dire difficiles. Des séances d’information et de formation à la responsabilité sociale et environnementale
vont avoir lieu dans 30 communes, et réuniront pour la première fois des
acteurs aussi divers que l’inspection du travail, des communautés religieuses,
des associations d’immigrés, des ONG de défense de l’environnement… |
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Suisse |
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Contacts |
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Annina Kramer
Spiezer Agenda 21
Postfach 314
3700 Spiez
Tel.: (00 41) 33 655 02 58
E-mail: spiezagenda21@bluewin.ch |
Le livre de recettes de Spiez
Publier un livre de recettes basées sur des produits locaux de saison, tel
est le projet de l’association chargée de la mise en oeuvre de l’Agenda 21 de
la ville de Spiez. Cet ouvrage fait suite à une action menée pendant trois ans :
chaque mois, des recettes étaient proposées par l’association dans des magasins
d’alimentation et des hôtels de l’agglomération. Il s’agit maintenant
de consigner ces recettes, classées selon les quatre saisons, en mettant en
valeur le patrimoine culinaire de la région de Spiez. « Le livre encourage la
cuisine durable et présente également le territoire comme un lieu attrayant
pour le tourisme », explique Annima Kramer, coordinatrice. L’imprimerie
locale, Weber AG, participe au projet en aidant à la mise en page. De plus,
le projet, qui représente un budget d’environ 22 800 euros, a reçu le soutien
financier de Spiez Aktiv, un organisme qui réunit des acteurs publics et privés ayant pour but la valorisation de la région. Le livre, qui fera entre 112
et 128 pages pour un prix de 25 francs suisses (environ 16 euros), sortira en
septembre 2005 et sera distribué dans la région de Spiez. |
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Okomarkt à Saint-Gall
Depuis 1995, le marché de Saint-Gall propose chaque année des produits
écologiques et équitables aux chalands responsables. C’est le département
communal chargé de l’environnement qui a lancé ce projet, dans le cadre de
l’Agenda 21 de la ville. Une plate-forme, Okomarkt, du nom du marché
annuel, réunit les entreprises et les associations qui proposent leurs produits
et leurs services, ainsi que le département environnement de Saint-Gall.
La plate-forme gère le projet et organise les marchés, où l’on trouve à la fois de
l’alimentation, des vêtements, des jouets, de l’artisanat, des stands d’information.
Pour participer, il faut répondre à des critères socio-économiques
contrôlés par la plate-forme ou pouvoir se targuer de labels ou d’éco-labels.
Le budget du marché est de 14 000 francs suisses (9 000 euros), le projet
étant financé par des subventions et les droits payés par les participants
(de 32 à 64 euros). En 2004, Okomarkt a dégagé un léger profit. |
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