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Introduction au Forum 2004 : Finance solidaire et consommation responsable : pouvoirs publics et citoyens engagés pour la cohésion sociale

En tant que "maison de la démocratie et des droits de l'homme", le Conseil de l'Europe reconnaît en effet chaque effort citoyen contribuant à faire de la société un espace de vie digne pour tous.

C'est ainsi que dans la Stratégie de cohésion sociale révisée (2004), le concept de responsabilité partagée incite les gouvernements à prendre en compte "la préoccupation naissante de la part des citoyens pour promouvoir de nouvelles formes d'action économiques qui s'inscrivent dans une approche de cohésion sociale, par les moyens dont ils disposent, notamment par la consommation et l'utilisation de leurs épargnes" (para. 30).

De nos jours, l'organisation de la cohésion sociale est confrontée à l'affirmation de l'individu et de ses responsabilités sociales.

Comment tisser des liens favorables à la cohésion sociale entre les gestes individuels et quotidiens de consommation et d'utilisation des ressources financières et le fonctionnement de la société ? Finance et consommation sont par excellence perçues comme des expressions d'une individualité qui s'épanouit. Ainsi, l'on se demande comment encourager les responsabilités sociales que ces actions individuelles renferment? Le Forum 2004 "Finance solidaire et consommation responsable: pouvoirs publics et citoyens engagés pour la cohésion sociale", organisé par la Division pour le développement de la cohésion sociale de la Direction Générale de la Cohésion Sociale veut tenter de répondre à cette question.

Il s'agira de "qualifier" ces rapports économiques : les initiatives pour la finance éthique et solidaire et pour la consommation responsable visent à les transformer en liens favorables à la cohésion sociale. Par ailleurs, elles peuvent également répondre au besoin de trouver un espace d'engagement individuel indépendant d'une identification professionnelle, idéologique ou religieuse trop précise (cf. formations collectives plus traditionnelles de type parti politique, syndicat, certaines associations, etc.).

Il s'agit donc de la relation entre l'individu, ses rapports avec le marché et la cohésion sociale. En d'autres termes, le forum cherchera à explorer la question suivante : comment les actes et les choix économiques des individus peuvent-ils incorporer une dimension de cohésion et de responsabilité sociale?

Les initiatives éthiques et solidaires s'adressent en premier lieu au consommateur souverain. Elles ne cherchent pas à restreindre le choix mais plutôt à l'élargir en incorporant des données permettant de prendre conscience de ses implications vis-à-vis des autres, de la planète et de l'espace de vie personnel.

De quelles informations ce consommateur a-t-il besoin pour modifier son comportement dans le sens souhaité? Il semble que le besoin se situe au niveau des informations "qualitatives" concernant les processus de production et les différentes formes d'investissements des épargnes. Pour l'essentiel, les labels éthiques et solidaires vont en effet "qualifier" les produits de ce point de vue.

Mais au-delà d'un cercle restreint et de connaisseurs, il faudra faire l'effort de passer de la simple appréciation des composantes "visibles" de qualité, à la compréhension des composantes dites "invisibles". Les normes de qualité incluant des principes de justice, sociétaux, environnementaux et culturels pourront, en effet, amener l'individu à choisir un produit de consommation ou d'épargne intégrant des éléments indispensables à la cohésion sociale.

Dans une société des droits telle que la nôtre, la création de liens entre l'individu, les marchés et la responsabilité sociale demande une réflexion approfondie quant au besoin d'une nouvelle vague de droits :

    · droit à la connaissance des conditions de production/commercialisation (y compris l'impact sur les travailleurs et les petites entreprises en ce qui concerne la logique des "prix plus faibles");
    · droit à la connaissance de l'utilisation des épargnes;
    · droit à la création d'entreprises par le soutien collectif ;
    · droit à la connaissance de l'écart entre le prix payé au producteur et le prix de vente final, etc.

Tous ces droits renforceraient le principe même de la liberté de choix. Le Forum 2004 a soulevé aussi la question de savoir pourquoi les choix individuels responsables devraient intéresser les autorités publiques?

En termes généraux, l'on constate que la maîtrise de l'économie mondialisée devient un enjeu de plus en plus difficile pour la gestion démocratique qui retire sa légitimité du territoire et du consensus politique. Les temps de la démocratie sont lents et les temps du marché globalisé irréfrénables : l'une n'arrive pas à apprivoiser l'autre. L'économie échappe ainsi à la gestion politique démocratique. Comment alors redonner un sens de "polis" à l'acte économique? L'encouragement au choix responsable devient indispensable et nécessite un dialogue et des cadres juridiques appropriés.

Dans ce sens, sera lancée lors du Forum l'idée d'une plate-forme européenne de dialogue public-privé sur les conditions requises pour mieux intégrer le bien commun et la cohésion sociale dans l'acte économique des citoyens. Ce dialogue devrait s'accompagner de l'observation des pratiques existantes, tant au niveau des cadres juridiques que des formes de concertation.

Le Forum se propose ainsi de faire l'état des lieux sur la progression des initiatives éthiques et solidaires en termes de concepts, d'impact, de cadres juridiques, sans trop s'attarder sur l'explication d'un concept unique ou d'un seul cadre de référence, mais en s'attardant plutôt sur leur contribution à la cohésion sociale, dans des sociétés mondialisées à la recherche de nouveaux objectifs politiques (bien commun et cohésion) et de nouvelles concertations.