3 décembre – Ouverture du Forum des Nations Unies sur la Gouvernance de l’Internet à Hyderabad, Inde
Déclaration de Maud de Boer-Buquicchio, Secrétaire Générale adjointe
Strasbourg, 02.12.2008 – « L’horreur des attentats de Bombay est encore bien présente dans nos esprits. Ces attaques nous rappellent de façon tragique dans quelle époque nous vivons. Les terroristes tuent parce qu’ils veulent détruire la liberté. Leur cause est une cause perdue, mais le danger qu’ils représentent est, lui, bien réel ; c’est pourquoi nous avons l’obligation de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les arrêter. Avant qu’ils ne tuent à nouveau. Avant un nouveau Bombay.
Je voudrais transmettre, au nom du Conseil de l’Europe et en mon nom, un message de sincères condoléances et de sympathie aux familles des victimes et au peuple indien.
En outre, mes collaborateurs et moi-même regrettons profondément de ne pas avoir pu, à cause de ces attaques, participer au Forum sur la gouvernance de l’Internet; mais je peux vous assurer que nous sommes déterminés à rester mobilisés pour soutenir cette initiative. Nous ne serons peut-être pas physiquement à Hyderabad, mais soyez certains que le Conseil de l’Europe apportera sa pierre à l’édifice. Nous soutenons sans réserve le processus du Forum, et nous voulons que notre engagement soit très clair. Le Dialogue européen sur la gouvernance de l’Internet, que nous avons organisé à Strasbourg un peu plus tôt cette année en vue du Forum d’Hyderabad, était sans équivoque à cet égard, et nous sommes prêts à l’organiser à nouveau l’année prochaine avant la nouvelle édition du Forum sur la gouvernance de l’Internet.
Au Conseil de l’Europe, nous nous battons pour une meilleure gouvernance de l’Internet, fondée sur les valeurs de la démocratie, des droits de l’homme et de l’Etat de droit, et capable de protéger et de promouvoir les valeurs mêmes de la liberté, celles que les assassins de Bombay avaient entrepris de détruire. Et notre mission est véritablement celle-ci : faire en sorte que notre monde – le monde réel et le monde virtuel – soit à la fois sûr et libre. Car il ne faut pas oublier que l’Internet est souvent utilisé de manière abusive, ou dans le but de commettre les pires atrocités.
L’approche du Conseil de l’Europe est très concrète. Nous nous intéressons à des problèmes spécifiques et nous cherchons à les résoudre. Voilà l’idée sur laquelle se fondent nos instruments juridiques, comme la Convention sur la cybercriminalité, les Conventions sur la protection des données et sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, ou encore notre action contre le commerce des médicaments contrefaits. Nous cherchons à minimiser les risques tout en optimisant la capacité de l’Internet à améliorer la qualité de vie, y compris celle des personnes handicapées.
L’Internet revêt une importance cruciale pour le développement économique, social et culturel. Il représente une ressource mondiale essentielle, et devrait être protégé en tant que tel, notamment par le droit international. Le Conseil de l’Europe est prêt à jouer son rôle en contribuant aux efforts déployés pour faire de l’Internet un réseau accessible, libre, durable, solide et sûr.
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En conclusion, je voudrais exprimer le souhait que nous puissions tous nous mettre d’accord - peut-être dans le cadre d’un nouveau traité - sur certains principes minimums et initiatives nationales, y compris sous la forme d’obligations positives, afin de garantir le fonctionnement continu de l’Internet dans un cadre transfrontière. Ce réseau est, en effet, un moyen de promouvoir l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que la citoyenneté démocratique.
Nous allons sans aucun doute étudier soigneusement cette idée au Conseil de l’Europe et lors de nos prochaines discussions avec nos partenaires du monde entier, à commencer bien entendu par le Forum sur la gouvernance de l’Internet, qui, selon nous, sera le moteur du dialogue avec les multiples parties prenantes. »