Cette activité en forme de remue-méninges propose aux participants d’échanger sur ce que font les gens pour ne pas s’exposer à la violence et d’identifier les menaces auxquelles sont régulièrement confrontés les gens, selon leur sexe. Elle met en lumière les différences entre les genres relativement à la violence, et traite du manque d’informations appropriées accessibles aux jeunes sur la nature de la violence interpersonnelle.

Complexité: Niveau 2


Durée : 60 minutes


Taille du groupe : 8 à 20


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« Il est difficile de lutter contre un ennemi qui a des antennes dans votre tête. »
Sally Kempton

Objectifs

  • Appréhender les différences entre les femmes et les hommes, les filles et les garçons concernant les niveaux de sécurité et leurs préoccupations en la matière
  • Constater le fossé entre les réalités de la violence fondée sur le genre et les informations reçues par les jeunes
  • Identifier comment le travail de jeunesse pourrait contribuer à combler ce fossé

Matériels

  • Un tableau de papier et des marqueurs pour chaque petit groupe

Préparation

Pour introduire l’activité, disposez les chaises en cercle au centre de la pièce.  Placez les tableaux de papier et les marqueurs en différents endroits de la salle, où les groupes travailleront.


Instructions

1) Expliquez aux participants que, dans un premier temps, en groupes non mixtes, ils vont réfléchir à la question de la « préservation de la sécurité » et aux menaces qui pèsent sur la sécurité des individus, selon leur sexe.

2) Formez les petits groupes non mixtes, constitués de quatre à cinq participants au plus.

3) Invitez les groupes à rejoindre leur espace de travail et donnez-leur 20 minutes pour leur travail de réflexion. Ils devront ensuite dresser la liste de leurs actions de protection et des menaces qu’ils ont répertoriées.

4) Réunissez tous les groupes en cercle et demandez à chacun de communiquer les résultats de sa réflexion. Accrochez ensuite toutes les feuilles les unes à côté des autres de façon visible. S’il y a plusieurs groupes de participants du même sexe, disposez leurs feuilles côte à côte.


Débriefing et évaluation

Faites le tour des participants pour collecter leurs premières impressions au sujet de l’activité et de ses résultats. Une bonne entrée en matière consiste à leur demander si l’un d’entre eux a été surpris par certaines des actions engagées pour se protéger contre la violence ou des points présents sur les listes, et en particulier par d’éventuelles différences ou similitudes frappantes entre les groupes de femmes et d’hommes, respectivement.

  • Que pensez-vous des différences entre les actions engagées par les femmes et les hommes pour se protéger ? Selon vous, d’où viennent ces différences ?
  • Les listes de menaces sont-elles représentatives des dangers réels auxquels sont confrontés les garçons et les filles, les hommes et les femmes dans leur vie quotidienne ? Pourquoi, ou pourquoi pas ?
  • Quels sont les dangers qui, éventuellement, ne figurent pas sur les listes ? Pourquoi, selon vous, de tels dangers n’ont-ils pas été évoqués dans vos discussions ?
  • Pouvez-vous identifier les dangers dans votre environnement local ? 
  • Quelles sont les informations que nous recevons sur la violence et la protection contre la violence ? D’où viennent ces informations ? Sont-elles crédibles ? Les jeunes les prennent-ils au sérieux ? Qui doit ou devrait être chargé d’informer les jeunes et les enfants sur la violence et les précautions à prendre pour assurer leur sécurité ? De quelle façon vous ou votre organisation pourriez- vous contribuer à un changement à cet égard ? Quels sont les principaux défis de la violence fondée sur le genre dans votre communauté / pays ?
  • Quels sont les droits humains violés dans les situations de violence fondée sur le genre ?

Conseils pour l’animation

Cet exercice exige de votre groupe qu’il possède une bonne connaissance de la violence, de ses différentes expressions et de leur définition. Pour vous préparer, lisez les informations sur la violence dans la section La violence fondée sur le genre de ce site web. Vous pourrez ainsi aider les participants à clarifier toute confusion sur les formes de violence au quotidien.

Les listes dressées par les participants mettent souvent l’accent sur les précautions à prendre contre la violence de la part de parfaits inconnus, alors même qu’il est prouvé que la violence est le plus souvent perpétrée par une personne connue de la victime.

Sachez que si la plupart des participants se disent à l’abri de la violence – ce qui, en conséquence, les amène souvent à faire porter la responsabilité par la victime –, cette activité peut provoquer des préjugés à l’égard des victimes. En effet, lorsque l’on évoque le fait de prendre des précautions à l’encontre de la violence ou de défendre activement sa propre sécurité, on peut facilement en venir à reprocher aux victimes de ne pas avoir fait ce qu’il fallait pour se protéger. Veillez donc à insister sur le fait que les auteurs sont toujours responsables de leurs propres actes. La raison de la violence ne réside pas dans le fait de manquer d’informations sur la sécurité ou d’être dans une position vulnérable ; les personnes qui ne garantissent pas leur propre sécurité ne choisissent pas de devenir des victimes. Les auteurs de violences, en revanche, décident activement de recourir à la violence. 

Expliquez aux participants que la violence est un phénomène social ; se préserver de la violence demande des compétences sociales qui s’apprennent. Assurez-vous  d’orienter la discussion sur la mesure dans laquelle la société, par le biais de ses différentes institutions, depuis la famille jusqu’à l’école, prépare les jeunes aux formes les plus caractéristiques de violences commises à leur encontre. La plus grande partie de cette activité se déroule en groupes non mixtes.

Portez une attention particulière à ce fait et soyez sensible aux personnes qui ne s’identifient pas comme des hommes ou des femmes. Vous pouvez même créer un troisième groupe - AUTRES GENRES - si vous jugez cela nécessaire et susceptible de garantir la sécurité des personnes transgenres. 


Suggestions de suivi

La publication de Gavan Titley, « Les jeunes et la prévention de la violence – Recommandations de politiques de jeunesse », publiée par le Conseil de l’Europe, fournit des informations concrètes sur la violence au quotidien dans la vie des jeunes et sur les moyens de la combattre. 

Si vous voulez approfondir le sujet, essayez l’activité « La centrale électrique », dans Repères, dans laquelle les participants réfléchissent aux actes de violence qui sont courants dans leur vie quotidienne et cherchent ensuite des moyens créatifs pour y faire face. Si vous souhaitez approfondir le thème de la violence fondée sur le genre, testez l’activité « L'impact de la violence fondée sur le genre », dans laquelle les participants analysent différents exemples de violence. 


Idées d'action

Suggérez au groupe de faire des recherches sur les programmes conçus au plan local pour faire de la prévention de la violence auprès des jeunes, et d’entrer en contact avec les responsables pour en savoir davantage. Discutez avec votre groupe de la façon dont, ensemble, vous pourriez contribuer aux efforts déployés pour la prévention de la violence. 

Suggérez au groupe d’examiner les programmes scolaires pour voir dans quelle mesure ces questions en font partie. S’il constate un manque et un besoin manifestes dans une école donnée, le groupe pourrait envisager de s’associer à une organisation spécialisée pour lancer, dans l’établissement, un programme en faveur de la prévention de la violence ou de l’éducation aux droits humains intégrant la dimension du genre.

Complexité: Niveau 2 | Durée : 60 minutes | Taille du groupe : 8 à 20
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