Des représentant.e.s de premier plan des forces démocratiques du Bélarus, ainsi que des membres de la société civile et des journalistes, se sont joints à des parlementaires de toute l'Europe à Helsinki les 11 et 12 janvier 2024 pour débattre de la construction d'un avenir démocratique pour le Bélarus.
Le « Dialogue d'Helsinki », organisé conjointement par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) et le Parlement de Finlande, avait prévu six tables rondes sur le contexte géopolitique actuel autour du Bélarus, l'identité nationale bélarussienne, les prisonniers politiques, le renforcement du soutien aux forces démocratiques dans le pays, les questions électorales et la création d'un organe représentatif du peuple bélarussien.
Ouvrant l'événement, Sviatlana Tsikhanouskaya, leader des forces démocratiques du Belarus, a déclaré : « Nous voulons construire un Belarus respectueux des droits de l'homme, du pluralisme des opinions politiques, de l'État de droit et de la diversité. Ce sont des valeurs qui sous-tendent les États démocratiques modernes tels que la Finlande et qui sont des principes fondamentaux du Conseil de l'Europe. Il s'agit d'une communauté de valeurs, et nous devrions commencer à inclure, mettre en pratique et à promouvoir ces idéaux dès aujourd'hui. C'est pourquoi notre étroite collaboration avec le Conseil de l'Europe est si importante ». Elle a remercié le Conseil et l'APCE pour leur soutien, ajoutant : « C'est davantage qu'un geste d'amitié, c'est un lien vital ».
La ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, a rendu hommage au courage de ceux qui œuvrent pour un Bélarus démocratique, a réitéré le soutien de la Finlande au peuple bélarussien et a fermement condamné les autorités bélarussiennes pour leur répression permanente et leur participation à l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Elle a salué le rôle actif du Conseil de l'Europe dans le soutien au changement démocratique dans le pays : « Ce qui se passe au Bélarus est important pour la Finlande et l'UE – et pour l'humanité dans son ensemble. Le peuple bélarussien a clairement montré sa volonté et a le droit de déterminer son propre avenir ».
Le chef de la délégation finlandaise auprès de l'APCE et rapporteur sur « Un avenir démocratique pour le Bélarus », Kimmo Kiljunen (Finlande, SOC), a évoqué « l'esprit d'Helsinki » dans ses remarques liminaires, notant que Mme Tsikhanouskaya et d'autres représentants des forces démocratiques du Bélarus ne devraient pas siéger à Helsinki, mais à Minsk. « Nous aimerions créer les conditions nécessaires pour que le Bélarus puisse devenir membre du Conseil de l'Europe », a-t-il déclaré. « Mais c'est votre processus, à vous les Bélarussien.ne.s. Nous ne rédigeons pas un rapport sur un pays, mais avec les habitants de ce pays. Nous le faisons ensemble ». Le rapport de M. Kiljunen devrait être débattu par l'Assemblée le 25 janvier lors de sa prochaine session plénière d'hiver à Strasbourg.
La Secrétaire générale de l'APCE, Despina Chatzivassiliou-Tsovilis, a souligné que si les actions de Loukachenko avaient conduit l'Assemblée à suspendre ses relations avec le Bélarus, « le peuple du Bélarus n'est pas le régime ». Les résolutions adoptées par l'Assemblée témoignent de la solidarité et de l'engagement des pays du Conseil de l'Europe à aider les Bélarussien.ne.s en quête de liberté, de justice et de dignité. Elle a attiré l'attention sur les propositions clés du rapport de M. Kiljunen qui, si elles étaient adoptées par l'Assemblée, permettraient à une délégation représentative des forces démocratiques du Bélarus de jouer un rôle actif dans ses travaux, ainsi que sur la nomination d'un rapporteur général pour un Bélarus démocratique.
Intervenant plus tard dans la table ronde sur l'identité nationale du Bélarus, Paul Galles (Luxembourg, PPE/DC), rapporteur de l'Assemblée sur les défis auxquels sont confrontés les Bélarussien.ne.s en exil, a déclaré : « Le Bélarus est probablement le seul pays au monde qui nie sa propre identité nationale. Heureusement, l'une des conséquences importantes de la lutte pour la démocratie après les élections truquées de 2020 a été la renaissance de l'identité bélarussienne. J'ai fait de nombreuses recommandations pour encourager la défense et la renaissance de la langue et de la culture bélarussiennes. En effet, elles doivent retrouver une place au soleil, car elles sont essentielles à l'existence de l'Etat bélarussien - et en soutenant le développement de l'identité nationale du Bélarus, nous enrichissons notre propre identité européenne ». (voir son intervention complète). M. Galles a également annoncé la publication d'une version bélarussienne de la résolution de l'Assemblée sur « Relever les défis spécifiques auxquels sont confrontés les Bélarussiens en exil ».
Vidéo : discours d'ouverture et première table ronde sur le contexte géopolitique autour du Bélarus
Photos: compte Flickr du Parlement finlandais
La résolution de l'APCE sur "Les défis spécifiques auxquels sont confrontés les Bélarussiens en exil"
Résolution de l'APCE sur les défis des Biélorusses en exil (en biélorusse)