Le président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe, Marc Cools, a fait la déclaration suivante au nom du Congrès :
« Nous déplorons la décision de placer en détention le maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, et exigeons sa libération immédiate.
« Mettre le maire İmamoğlu en prison quand il devait être choisi comme candidat à la présidence de son parti n'a rien à voir avec la justice, et tout à voir avec la politique. Il s'agit d'une manœuvre calculée visant à saper l'intégrité et l'équité des processus électoraux, et qui constitue une atteinte à la démocratie.
« Pour la même raison, nous exhortons l'université d'Istanbul à revenir sur la révocation cette semaine du diplôme de 1994 du maire İmamoğlu. Être titulaire d'un diplôme universitaire est une condition requise pour les candidats à la présidence. Le lui retirer plus de trente ans après l'avoir obtenu, et au moment où il en avait besoin, ne peut être une coïncidence. L'université devrait le lui rendre.
« Le moment choisi pour ces actions remet également en question la crédibilité des accusations de corruption et de liens avec le terrorisme qui ont été portées contre le maire İmamoğlu. Elles semblent être une imposture. Lors de trois élections distinctes, Ekrem İmamoğlu a été choisi comme maire par les citoyens d'Istanbul, une ville de plus de 16 millions d'habitants. Il a également été élu président de l'Union des municipalités de Türkiye. Les normes démocratiques, défendues par la Cour européenne des droits de l'homme, exigent que de tels cas soient traités avec une extrême prudence. Lorsqu'elles ne reposent pas sur une certitude absolue et des preuves solides, de telles actions vont à l'encontre de la volonté des personnes qui ont accordé leur confiance à leur représentant élu.
« En tant que membre du Conseil de l'Europe, la Türkiye s'est engagée à respecter et à défendre les valeurs démocratiques, l'État de droit et les droits humains, y compris des droits aussi essentiels que la liberté d'expression et la liberté de réunion, et à accepter le rôle crucial joué par l'opposition dans une société démocratique. Nous appelons les autorités turques à respecter ces engagements.
« Nous continuons à suivre de près la situation. Le 27 mars, lors de sa 48e session à Strasbourg, le Congrès tiendra un débat d'urgence sur la destitution des maires en Türkiye. »