En réaction à des informations faisant état de nouvelles suspensions de maires dans le sud-est de la Turquie, le président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe, Anders Knape, a exprimé son inquiétude quant à la poursuite de la mise en péril de l'autonomie locale dans le pays.
"Même pendant l'actuelle pandémie COVID-19, qui a frappé très durement la Turquie, nous avons reçu des rapports sur la suspension continue des maires élus dans les collectivités du sud-est du pays et leur remplacement par des administrateurs nommés par l'Etat. En conséquence, un nombre important de municipalités concernées sont actuellement dirigées par des personnes nommées par l'État et non par celles qui ont été élues le 31 mars 2019. Comme je l'ai déjà dit en d'autres occasions, le recours excessif aux poursuites judiciaires contre les élus locaux et leur remplacement par des fonctionnaires nommés par l'État n'est pas seulement un affront à ceux qui défendent des élections libres et équitables, c'est aussi une menace grave et permanente pour le bon fonctionnement de la démocratie locale en Turquie".
"Suite aux élections locales de 2019, le Congrès a demandé un avis juridique de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe sur un certain nombre de décisions concernant les candidats élus et les maires prises après ce vote dans le sud-est de la Turquie et nous attendons avec grand intérêt la publication de cet avis", a conclu M. Knape.