Dans un nouveau rapport sur l'Italie, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) a recommandé d'abolir la mesure d'isolement cellulaire imposée par les tribunaux aux personnes condamnées à la réclusion à perpétuité (« isolamento diurno »). Le CPT appelle les autorités à offrir aux détenus un minimum d'activités utiles ainsi qu'en remédiant aux graves insuffisances matérielles observées dans les cellules et dans les espaces communs. En outre, il évoque dans le rapport un certain nombre de cas de mauvais traitements de détenus par le personnel et il recommande à la direction de la prison d’exercer un meilleur contrôle sur le personnel et aux autorités de veiller à ce que l’ensemble des allégations de mauvais traitements de cette nature fassent l’objet d’une enquête effective.
Le CPT a également noté que l'augmentation régulière et progressive de la population carcérale italienne globale depuis sa visite en 2016 sautait aux yeux. Il faut que les autorités italiennes veillent à ce que tous les détenus disposent chacun d'au moins 4 m2 d'espace vital dans les cellules collectives et à promouvoir un recours accru aux mesures non privatives de liberté.
Le rapport évoque plusieurs cas de mauvais traitements physiques de détenus par le personnel, ces cas consistaient principalement en l'extraction de détenus de leur cellule à la suite d'un événement critique pour lui infliger des coups de pied, des coups de poing et des coups de matraque dans des lieux non couverts par la télévision en circuit fermé (CCTV). Le Comité a trouvé dans les dossiers médicaux des détenus en question des inscriptions qui ont été jugées compatibles avec leurs allégations de mauvais traitements.
En ce qui concerne les conditions de détention, le CPT a observé des douches communes délabrées et peu hygiéniques, la conception austère des cours de promenade et, dans certains cas, la mauvaise qualité de la nourriture. Le CPT a observé que le personnel pénitentiaire comprend encore mal le concept de sécurité dynamique - ce qui nécessite le développement de relations constructives entre le personnel et les détenus plutôt qu'une fonction de « détention de clés » du personnel de garde comme c'est le cas actuellement.