La Serbie dispose d’un cadre juridique solide pour la protection des minorités nationales et les autorités serbes déploient des efforts louables pour améliorer la situation des communautés roms, régulariser la situation des personnes apatrides et développer les initiatives culturelles et les médias des minorités. Toutefois, le contraste entre les niveaux de protection des droits des minorités assurés dans la province autonome de Voïvodine, d’une part, et dans d’autres régions, d’autre part, reste important ; le manque de données entrave les efforts de protection des droits des minorités et la participation des minorités à l’administration publique demande à être considérablement améliorée. Telles sont, entre autres, les conclusions du nouveau rapport sur la mise en œuvre par la Serbie de la Convention-cadre du Conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales (FCNM) ; le rapport a été publié aujourd’hui, conjointement avec les commentaires du Gouvernement serbe.
La Serbie, pays multiculturel, comprend des minorités nationales diverses, représentées par 23 Conseils nationaux des minorités nationales. Selon le rapport, toutefois, des disparités dans la mise en œuvre des droits des minorités posent problème. Il est notamment nécessaire d’améliorer considérablement le niveau de protection des droits des minorités nationales en dehors de la Voïvodine. Les autorités devraient donner la priorité à la revitalisation économique de ces régions en améliorant l’infrastructure et les perspectives d’emploi. Parallèlement, il ne faut pas sous-estimer les progrès qui restent à faire dans d’autres domaines en Voïvodine, en particulier en ce qui concerne le dialogue interculturel et la maîtrise de la langue de l’État.
Plus généralement, d’importantes mesures doivent encore être prises pour améliorer les relations entre les diverses communautés vivant en Serbie : les Conseils des relations interethniques sont toujours très peu opérationnels et leurs compétences sont limitées. Il conviendrait de commander une étude indépendante sur le niveau de fonctionnement de ces conseils et, sur la base des résultats obtenus, d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie globale visant à revitaliser les relations interethniques.