Le taux global d’incarcération en Europe a diminué de 6,6 % entre 2016 et 2018, passant de 109,7 à 102,5 détenus pour 100 000 habitants, selon les Statistiques pénales annuelles du Conseil de l’Europe pour 2018, qui ont été publiées aujourd’hui (voir également les principales conclusions de SPACE).
Cette diminution s’inscrit dans la tendance amorcée en 2012, année où le taux d’incarcération (indicateur essentiellement déterminé à partir de la durée des peines de prison) a commencé à chuter. La diminution du taux d’incarcération dans 27 administrations pénitentiaires en 2018 s’est accompagnée d’une baisse de la durée moyenne d’emprisonnement, qui est passée de 8,8 à 8,2 mois (-6,8 %) en Europe. À l’inverse, le pourcentage de personnes placées en détention provisoire a augmenté, passant de 17,4 % à 22,4 % de la population carcérale totale.
Les pays où le taux d’incarcération a le plus diminué sont la Roumanie (-16 %), la Bulgarie (-15 %), la Norvège (-11,6 %), la Finlande (-9,9 %) et la Macédoine du Nord (-9,7 %), suivis de l’Arménie (-8,7 %), de la Lettonie (-8,4 %), du Luxembourg (-7,1 %), de l’Estonie (-5,7 %) et de Chypre (-5,5 %). Ceux où il a le plus augmenté sont l’Islande (+25,4 %), l’Italie (+7,5 %), les Pays-Bas (+5,9 %), le Danemark (+5,8 %) et le Monténégro (+5,5 %).
Les pays affichant des taux d’incarcération particulièrement élevés sont toujours la Russie (418,3 détenus pour 100 000 habitants), la Géorgie (252,2), l’Azerbaïdjan (235), la Lituanie (234,9), la République de Moldova (215,2), la République tchèque (208,8), la Lettonie (194,6), la Pologne (194,4) et l’Estonie (191,4). Si l’on omet les pays comptant moins de 300 000 habitants, les taux d’incarcération les plus bas sont observés en Islande (46,8), en Finlande (51,1), aux Pays-Bas (54,4), en Suède (56,5), au Danemark (63,2), en Slovénie (61,1) et en Norvège (65,4).
Infographie :
- Les dix pays européens présentant les taux d’incarcération les plus élevés
- Douze pays dont les prisons sont surpeuplées