Les langues sont des richesses inestimables. Elles nous permettent de communiquer avec davantage de personnes, d’être mieux compris et de mieux comprendre d’autres perspectives. Force est cependant de constater que, dans nombre d’États membres du Conseil de l'Europe, les langues continuent parfois à être utilisées pour dresser des groupes les uns contre les autres.
Empêcher des personnes d’utiliser la langue qu’elles considèrent comme la leur dans différents contextes peut entraîner une violation de leurs droits en tant qu’individus. Plus largement, des communautés entières en subissent aussi les conséquences ; en outre, l’emploi des langues figure souvent parmi les enjeux des conflits entre différents groupes ou entre des pays voisins.
La langue utilisée est généralement l’une des principales composantes de l’identité d’une personne. Outil de communication, elle a aussi une forte valeur symbolique, dans la mesure où elle détermine comment les personnes sont perçues de l’extérieur et comment elles se voient elles-mêmes et conçoivent leur place dans la société. La question linguistique peut donc être controversée et politiquement sensible. Ainsi, l’emploi de la langue d’État ou de la langue officielle est souvent considéré comme une preuve de loyauté envers l’État. Dans d’autres contextes, l’emploi de langues minoritaires dans l’espace public (par exemple, pour indiquer le nom des rues, ce qui implique parfois l’utilisation d’un autre alphabet) est perçu ou présenté comme un rappel malvenu du caractère multiculturel et multilingue de la société.