Dans un rapport publié aujourd’hui sur la Lettonie, MONEYVAL prend acte du fait que les flux financiers massifs transitant par le pays constituent un risque significatif en termes de blanchiment des capitaux. La Lettonie est un centre financier régional, la majorité de ses banques commerciales intervenant principalement dans la prestation de services à des clients étrangers provenant pour une très grande partie d’entre eux des pays de la Communauté des États indépendants (CEI). Par conséquent, pour la Lettonie, l’un des principaux risques en matière de blanchiment des capitaux demeure la vulnérabilité des pays de la CEI à la criminalité économique et financière, en particulier la corruption. Le degré de corruption dont pâtit la Lettonie, sa vulnérabilité à la criminalité organisée internationale et le fait qu’une part significative de son économie soit souterraine sont également des facteurs clés du risque global de BC auquel est confrontée la Lettonie.
Le rapport conclut que l’appréciation globale du risque de BC et du financement du terrorisme (FT) dans le secteur financier n’est pas à la hauteur de l’exposition réelle des institutions financières en général et des banques en particulier au risque d’une utilisation abusive à des fins de BC et de FT. De manière générale, pour les entreprises et professions non-financières désignées, les risques sont compris comme concernant uniquement les risques relevant de leurs activités et professions spécifiques, ce qui n’équivaut pas à une perception et à une sensibilisation appropriées aux risques de BC/FT.
MONEYVAL souligne que certaines autorités, telles que l’Office de prévention du blanchiment des produits d’actes criminels (la cellule de renseignement financier) et la Commission des finances et des marchés de capitaux (CFMC), ont montré une compréhension plutôt étendue des risques au sein du système de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LAB/CFT). En revanche, pour ce qui est du BC potentiel lié au flux financiers transfrontaliers transitant par la Lettonie, l’appréciation est contrastée et globalement inadéquate.