Cette année, la Journée internationale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (25 novembre) met en lumière la dimension numérique de la violence à l'égard des femmes et des filles. Du « body shaming » (amener une personne à avoir honte de son corps en se moquant de son apparence physique) au « cyber-flashing » (envoi de photos non sollicitées à caractère sexuel en ligne) en passant par le « doxing » (diffusion en ligne d’informations personnelles d’une personne cible sans son consentement), l’évolution rapide des technologies, de l’information et des outils de communication ouvre de nouvelles voies pour la violence à l’égard des femmes et des filles, les exposant à davantage de risques d’être maltraitées.
Dans sa première recommandation générale sur la « dimension numérique » de la violence à l’égard des femmes, le Groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (GREVIO) définit et encadre le problème des violences fondées sur le genre et commises en ligne à l’encontre des femmes ainsi que des agressions contre les femmes facilitées par la technologie, notamment à l’aide d’appareils de traçage obtenus de manière légale et qui permettent aux auteurs de violences de harceler leurs victimes. En effet, les compagnies de sécurité sur internet repèrent par exemple les « logiciels de harcèlement », ou « logiciels espions », qui peuvent suivre la vie privée d’une personne sans son consentement et sans qu’elle le sache, en accédant à ses informations personnelles comme ses contacts, ses journaux d’appel, ses photos, ses vidéos, ses SMS et même sa localisation physique.
Lors du suivi de la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul, le GREVIO a décelé d’importantes lacunes dans les législations nationales concernant les violences à l’égard des femmes commises en ligne ou par le biais des technologies. La recommandation définit clairement les manifestations de la violence à l'égard des femmes dans la sphère numérique et propose des mesures spécifiques à prendre qui se fondent sur les quatre piliers de la Convention d'Istanbul : prévention, protection, poursuites et politiques coordonnées.