Un rapport faisant suite à une mission d’enquête menée en Pologne en novembre dernier attire l’attention sur les attaques et la discrimination croissantes des personnes LGBTI dans le pays, en se concentrant sur les villes, les provinces et les régions qui adoptent des chartes familiales et des résolutions contre l’« idéologie LGBTI ». Un autre rapport plus général sur « La protection des personnes LGBTI : le rôle et les responsabilités des pouvoirs locaux et régionaux » dénonce le « recul » des droits des personnes LGBTI dans les États membres du Conseil de l’Europe.
Les deux documents ont été présentés aujourd’hui à la Commission des questions d’actualité du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe par les corapporteurs Andrew Boff (Royaume-Uni, CRE) et Yoomi Renström (Suède, SOC/V/DP).
Évoquant les initiatives anti-LGBTI de villes, de provinces et de régions polonaises, Andrew Boff a déclaré : « Ces villes et régions représentent un tiers de toute la Pologne ; l’impact sur les LGBTI n’est donc pas négligeable ». Il a souligné que les déclarations et les chartes familiales étaient préjudiciables aux droits, à la sécurité et au bien-être des personnes LGBTI en Pologne et contraires au rôle crucial que doivent avoir les autorités territoriales dans la défense des droits des citoyens et la promotion du dialogue et de la cohésion sociale. Le rapporteur a toutefois précisé que certaines villes avaient retiré les déclarations qu’elles avaient signées et que d’autres avaient annulé les chartes. « Il ne s’agit donc pas d’une situation figée. Les avis peuvent varier et évoluer », a-t-il constaté. Sur la base du rapport de la mission d’enquête, une résolution sera soumise au Congrès avant l’été pour appeler les collectivités locales et régionales polonaises à retirer leurs déclarations et chartes familiales et à élaborer des politiques qui protègent les droits des groupes vulnérables.
Dans l’intervalle, un rapport distinct à l’échelle européenne sur la protection des personnes LGBTI dans le contexte de la montée du discours de haine et de la discrimination anti-LGBTI fait ressortir la contestation croissante des droits, de la reconnaissance et de l’identité de ces personnes. Il examine la façon dont cette tendance négative pèse sur la vie des personnes LGBTI, en accordant une large place à la santé et au bien-être des jeunes LGBTI. Il présente aussi les bonnes pratiques permettant de promouvoir et de défendre les droits des personnes LGBTI dans toute l’Europe. Une recommandation et une résolution inspirées de ce rapport seront présentées au Congrès pour adoption avant l’été.