Malgré des améliorations mineures, notamment la rénovation d’une aile affectée à la détention provisoire de la prison de Skopje et la fermeture de trois ailes problématiques de la prison d’Idrizovo, la plupart des préoccupations de longue date concernant les conditions de détention persistent, conclut le dernier rapport sur la Macédoine du Nord publié par le Comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) du Conseil de l’Europe.
Le CPT a observé des conditions de détention dans des locaux surpeuplés, insalubres et décrépits à l'unité dite « ambulanta », dans les ailes de régime fermé de la prison d'Idrizovo et les ailes non rénovées de la prison de Skopje, à la suite d'une « visite ad hoc » effectuée dans le pays du 7 au 9 décembre 2020.
Publié avec la réponse du gouvernement (voir la version en macédonien de la réponse), le rapport critique une approche « anachronique » du traitement des prévenus à la prison de Skopje (enfermés 23 heures par jour dans leurs cellules sans rien faire et se voyant refuser tout contact avec leurs enfants), l'absence de toute activité « motivante » pour les détenus condamnés à la prison d'Idrizovo et la mauvaise qualité des soins dispensés aux détenus due à l’absence de volonté du ministère de la Santé d’adopter une « approche plus stratégique ».
En outre, le CPT a de nouveau eu connaissance d'allégations de mauvais traitements physiques par des policiers ou inspecteurs de police à l’encontre de personnes soupçonnées d’une infraction pénale, consistant principalement en des gifles, coups de poing, coups de pied et coups de matraque ou d'autres objets (dont des appareils portables à décharges électriques et des talkies-walkies), qui auraient été infligés aux fins d'obtenir des aveux. Le CPT appelle les autorités à tout mettre en œuvre pour veiller à ce qu’un message de « tolérance zéro » en matière de mauvais traitements des personnes privées de liberté soit délivré aux fonctionnaires de police de tous les niveaux.
De l’avis du CPT, le dialogue avec les autorités de Macédoine du Nord, fondé sur la confiance et la compréhension mutuelles, exige une « action concrète » pour mettre en œuvre les nombreuses recommandations de longue date telles qu’elles figurent dans le rapport.