Défendre le rôle du Conseil de l'Europe en tant que fondement juridique de l’Europe, promouvoir le droit fondamental à un environnement propre et sain, œuvrer avec les jeunes, continuer de soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression russe, réfléchir à la reconstruction d’après-guerre et s’attaquer au recul de la démocratie en Europe - telles sont les voies qui permettent au Conseil de l'Europe de rester fermement ancré dans l’architecture multilatérale, a déclaré aujourd'hui la Présidente slovène Mme Nataša Pirc Musar, dans son discours devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
S'exprimant à l'occasion du 30e anniversaire de l'adhésion de la Slovénie à l'Organisation, la Présidente a souligné l'importance de traiter les problèmes régionaux, tels que les tensions actuelles dans les Balkans occidentaux, la fuite massive des cerveaux parmi les jeunes de la région et les questions européennes et mondiales plus vastes telles que l’aggravation de la polarisation géopolitique, le retour à une mentalité de bloc, la montée des violations des droits humains et du populisme, l'affaiblissement de l’état de droit et des institutions démocratiques en Europe et les problèmes environnementaux.
« Nous savons qu’il n’y a pas de planète B », a souligné la Présidente. « Il faut que nous accélérions les actions combinées contre la crise climatique, car on se rapproche dangereusement du moment où il sera trop tard ». Elle a salué le travail des membres de l’APCE en faveur du droit à un environnement propre et sain. « Nous resterons unis face à la triple crise planétaire de la pollution, de la diminution de la biodiversité et du changement climatique, ou nous tomberons tous ensemble, grands et petits, riches et pauvres », a-t-elle souligné.
S'agissant de l’agression actuelle de la Russie contre l’Ukraine, la Présidente a rappelé l’importance du travail accompli par le Conseil de l'Europe pour garantir la justice, notamment par l'établissement du Registre des dommages résultant de l'agression de la Russie. Elle a exprimé son soutien à toutes les actions qui ouvriraient la voie à une paix durable et juste en Ukraine, mais elle a souligné « qu’on ne peut aménager le moindre mètre de la voie de la paix sans l’Ukraine elle-même ».
« Ce qu’il se passera après la guerre en Ukraine est également important », a-t-elle déclaré. « L'Ukraine connaîtra une reconstruction massive à bien des égards, de la reconstruction des infrastructures à la restauration des relations avec les minorités vivant en Ukraine. Le rétablissement de la confiance sera un processus lent et douloureux, mais sans confiance, il ne peut y avoir de sécurité ».
La Présidente Pirc Musar a exprimé sa conviction que le Conseil de l'Europe restera un porte-drapeau mondial pour relever les nouveaux défis en matière de droits humains, y compris ceux qui sont liés à l’intelligence artificielle. Elle a salué les progrès de l’adhésion de l'UE à la Convention européenne des droits de l'homme et à la Convention d'Istanbul, a réitéré l'impératif d'une mise en œuvre complète et rapide des arrêts de la Cour européenne, ainsi que de la promotion et de la protection de la diversité et du respect pour tous.
« Je pense que le Conseil de l'Europe joue un rôle essentiel en tant que fondement juridique de l'Europe, et qu'il peut et doit être une source d'inspiration et d'orientation au niveau mondial pour l’élaboration de nouvelles normes permettant de réagir face aux défis nouveaux et évolutifs en matière de droits humains. Mais nous ne serons crédibles que dans la mesure où nous respecterons nous-mêmes le principe d'égalité et d'universalité des droits humains dans notre propre pays », a conclu la Présidente.