Dans son dernier rapport annuel publié ce jour, le Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres humains du Conseil de l’Europe (GRETA) a révélé d’importantes lacunes dans un certain nombre de pays d’Europe en ce qui concerne la traite des enfants.
Le rapport montre que 4 361 enfants ont été identifiés comme ayant été victimes de la traite dans 12 pays d’Europe seulement entre 2012 et 2015. De nombreux autres n’ont pas été détectés ni protégés en raison de lacunes dans les procédures d’identification, de l’incapacité à désigner des tuteurs légaux et de l’absence d’hébergements convenables et sûrs.
Le rapport du GRETA révèle qu’en moyenne, les enfants représentent un tiers des victimes identifiées de la traite des êtres humains, mais cela varie fortement en fonction des pays. Les enfants font l’objet de traite au-delà des frontières, ainsi qu’à l’intérieur d’un même pays, pour différentes formes d’exploitation, dont l’exploitation sexuelle, le travail forcé, la servitude domestique, la mendicité forcée, les activités criminelles forcées et le mariage forcé.
Le GRETA dénonce les problèmes très répandus pour identifier les enfants victimes de la traite et leur fournir un hébergement sûr. De nombreux enfants ne bénéficient pas du soutien auquel ils ont légalement droit, indique le GRETA, et certains continuent d’être punis pour des crimes qu’ils sont contraints de commettre.
Le rapport souligne également que les enfants séparés et non accompagnés sont particulièrement exposés à la traite, mais que les autorités ne disposent bien souvent pas d’informations – ou très peu – relatives à l’identification des victimes de la traite parmi ces enfants.
Le GRETA est chargé d’évaluer le respect de la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains de 2005 par les pays.
Le rapport annuel publié ce jour résume les activités de suivi du GRETA au cours de l’année écoulée, qui s’est plus particulièrement intéressé à la traite des enfants. Il donne aussi des exemples des nombreux changements positifs que la Convention a permis d’apporter, ainsi que des bonnes pratiques dans le domaine de la traite des enfants.