Le populisme xénophobe et le discours de haine ont continué de progresser en 2017, avec un niveau de migration élevé et de nombreux problèmes d’intégration, une forte présence de l’extrémisme religieux, des attentats terroristes et un climat socio-économique dicté par l’austérité, et ce dans toute l’Europe, d’après le rapport annuel de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) publié aujourd’hui.
Le discours populiste s’est transformé en une haine des étrangers ou des minorités ; la migration et le multiculturalisme ont continué d’être présentés comme une menace pour la cohésion sociale et pour la sécurité ; les médias traditionnels et les réseaux sociaux ont encouragé l’auto-ségrégation et ont accentué les divisions sociales. Le rapport souligne que les inquiétudes pour la sécurité ont été exploitées pour justifier d’énormes compromis sur les droits fondamentaux des migrants et d’autres groupes vulnérables.
Le Président de l’ECRI, Jean-Paul Lehners, déclare : « Tout en reconnaissant les difficultés que rencontrent les pays européens, nous devons encore et toujours les encourager à passer à un discours plus équilibré et plus factuel, qui souligne l’utile contribution d’une migration bien gérée, et en particulier les possibilités et les ressources que peuvent apporter les immigrés. »
Gérer la migration tout en respectant les droits de l’homme continue de poser de grandes difficultés à de nombreux États membres, ajoute le rapport. Si l’ECRI a pu constater que plusieurs mesures ont été prises pour faciliter l’intégration des migrants, en particulier dans les domaines du logement, de l’éducation et de l’emploi, les efforts restent pour l’essentiel limités au contrôle de la migration, ce qui risque d’entraver la réussite de l’intégration.