Cette année, la Journée internationale des droits de l'homme correspond au 72e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations Unies a en effet adopté un document qui reconnaît un ensemble de droits fondamentaux à tout être humain, indépendamment de sa couleur de peau, de son sexe, de sa religion ou de son origine nationale ou sociale. Il s’agit d’une initiative qui a permis de franchir une étape importante en matière de protection des droits de l'homme.
Cet exemple a été suivi par les États fondateurs du Conseil de l'Europe, qui ont signé la Convention européenne des droits de l'homme en 1950. Après deux guerres mondiales et l’horreur de l’Holocauste, la Convention devait marquer le début de la construction d’une Europe meilleure dans laquelle les droits de l'homme occuperaient la première place. Si des progrès considérables ont été réalisés depuis, ces acquis ont cependant besoin d’être défendus sans relâche. Pas uniquement à l’occasion de la Journée des droits de l'homme mais toujours et partout.
Gardien des droits de l'homme, de la démocratie et de l’État de droit, le Conseil de l'Europe, qui sert de référence sur le plan des valeurs, est devenu la « conscience de l’Europe ». Avec ses conventions contraignantes en droit international, il établit des normes qui sont sans équivalent dans le monde. Pour 835 millions d’Européens, la Cour européenne des droits de l'homme est le dernier recours s’ils s’estiment victimes d’une violation de leurs droits.
Le 18 novembre, l’Allemagne a pris, pour six mois, la présidence du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe. La protection de l’État de droit et des droits de l'homme figurait déjà ces derniers mois parmi les priorités de la présidence allemande du Conseil de l’UE. Dans le cadre de cette présidence a ainsi été établi le nouveau processus destiné à vérifier le respect du principe de la prééminence du droit. Ce processus prend la forme d’un dialogue ouvert sur la situation de la primauté du droit dans tous les États membres, fondé sur un rapport de la Commission européenne, auquel la Commission de Venise du Conseil de l'Europe a d’ailleurs largement contribué.
Pour être efficace, une politique de défense des droits de l'homme doit aussi suivre le rythme des changements. Les innovations technologiques nous ouvrent des perspectives nouvelles mais présentent également des risques, comme les risques de discrimination et d’inégalité de traitement liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Les droits de l'homme étant universels, ils s’appliquent aussi dans l’espace numérique. Internet n’est donc pas une zone de non-droit. Nous ne pouvons pas laisser la haine et le dénigrement détruire la culture du débat qui caractérise notre société pluraliste et démocratique.