Conférence d’ouverture de la célébration du 50e anniversaire de la Convention culturelle européenne
Wrocław, Pologne
9-10 décembre 2004
Cérémonie d’attribution de mentions à cinq itinéraires culturels du Conseil de l’Europe
9 décembre 2004
Itinéraire « La Route du Fer dans les Pyrénées »
Présentation par Madame Carmen SALA
Ambassadeur, Représentante Permanente de l’Andorre auprès du Conseil de l’Europe
(Seul le texte prononcé fait foi)
Mesdames et Messieurs,
En tant qu'Ambassadrice de l'Andorre, c'est pour moi un honneur de recevoir cette mention pour l'itinéraire La Route du Fer dans les Pyrénées.
Les actions qui ont été réalisées dans le domaine du patrimoine industriel, en vue de favoriser une identité pyrénéenne, ont servi à régénérer d'anciennes régions industrielles européennes. Non seulement la culture et le tourisme industriel favorisent la récupération d'anciens édifices et d'anciennes structures, mais ils contribuent en même temps, à la conservation de l'environnement et du paysage culturel.
Depuis quelques années déjà, la récupération du patrimoine industriel à des fins touristiques est souvent liée à des plans de développement territorial. L'histoire de la technique, la récupération du savoir faire d'anciens métiers, tout comme la reconversion de différents espaces industriels, nous permettent de mieux comprendre l'évolution de notre milieu le plus proche. Grâce à la récupération du patrimoine industriel, à travers la création d'un itinéraire culturel transfrontalier, comme la Route du Fer dans les Pyrénées, il nous est donné de connaître l'histoire des hommes et des techniques sidérurgiques qui furent utilisées tout au long de l'histoire.
L’objectif de cette route transfrontalière du fer est d'étudier, restaurer, conserver et présenter le patrimoine industriel des Pyrénées pour faire connaître au grand public les mines, les charbonnières, l'habitat minier et sidérurgique, les forges et les archives ayant trait à ce monde et, en définitive, montrer l'une des activités économiques parmi les plus importantes qui se développèrent, du début du XVIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe.
“Les itinéraires sont un véhicule qui, en partant d'un même sujet, permettent de connecter les territoires voisins”. Avec cet esprit, l'itinéraire comporte, outre la Principauté d'Andorre, les régions françaises du Midi-Pyrénées et de l'Aquitaine en plus de la Catalogne et d'Euskadi sans oublier les institutions comme les Diputaciones Forales de Bizkaia et Guipúzcoa, la Fondation Lenbur, le pont de Bizkaia, le Musée de la Science et de la Technique de la Catalogne, les mines de Cercs, le Conseil Général du département de l'Ariège, l’Association Fer et Savoir Faire.
C'est ainsi que sous un même parapluie furent regroupées les différentes routes sur le monde du fer, afin de constituer un itinéraire transfrontalier consacré à ce métal, en essayant, à tout instant, de respecter et de suivre les grandes lignes tracées par l'Institut européen des Itinéraires culturels. Cette route, nous l'avons baptisée, entre tous, du nom de La Route du Fer dans les Pyrénées.
À long terme, et en suivant les propositions du Conseil de l'Europe, nous travaillons très étroitement avec l'Institut européen des Itinéraires culturels, pour inscrire cet itinéraire dans le Réseau européen des Itinéraires culturels, et qu’il devienne partie intégrante du futur Itinéraire européen du patrimoine industriel. Des contacts ont déjà été établis avec diverses institutions britanniques, espagnoles, finlandaises, françaises, italiennes, suédoises, irlandaises, portugaises, allemandes et slovaques qui sont, elles aussi, intéressées par l'inclusion de leurs projets sur le patrimoine industriel, dans les itinéraires qu'encourage le Conseil de l'Europe.
L'objectif est de travailler conjointement à un itinéraire culturel sur le patrimoine industriel, à travers un système de routes fédérées englobant tous les projets intéressés. Notre itinéraire viendrait ainsi s'ajouter à d'autres itinéraires qui existent déjà, comme l'European Iron Trail, pour lequel l'Autriche, la Slovaquie et la Pologne ont uni leurs efforts et les itinéraires locaux et ont construit un itinéraire transfrontalier.
Je voudrais profiter de l'occasion qui m'est donnée, et au nom de tous les associés qui ont rendu possible cet itinéraire, pour remercier une fois de plus le Conseil de l'Europe et, en particulier, l'Institut européen des Itinéraires culturels, pour l'honneur qui nous est fait à tous avec cette mention.
Finalement, je voudrais citer deux des plus grands experts en patrimoine industriel en Europe, Louis Bergeron et Gracia Dorel-Ferre, qui corroborent la valeur d'initiatives comme celle-ci.
“On peut convaincre le grand public et les décideurs locaux de l’intérêt d’un site industriel comme l’objet d’étude du spécialiste. Il est bien plus difficile de faire admettre qu’un vestige industriel est un objet de mémoire qui concerne toute une population, qui a une utilité, pour nous contemporains et pour les générations à venir".
Je vous remercie.